GLOSSAIRE
Moyen-âge

 (Documentation et Images certaines sont scanées) récupérées sur le net, Universalis, Hachette)
Si vous avez des infos complémentaires pour compléter ce glossaire vous pouvez

 

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A

 

 

Accolade

Longtemps, le geste qui préside l'Adoubement du chevalier est la Collée. Mais, peu à peu, cette claque sur la nuque est remplacée par l'accolade, coup du plat de l'épée que l'adoubé reçoit sur l'épaule ou sur le cou. Cette façon de faire a frappé les esprits, à tel point qu'on la voie pratiquée dans bon nombre de films consacrés à la chevalerie (D'autres films montrent l'épée se poser successivement sur la tête et les épaules du futur chevalier évoquant ainsi le signe de croix. Mais ce geste est historiquement inexact).

 

Adouber

L'adoubement est l'aboutissement d'un apprentissage débuté dès l'enfance. Au XIIe siècle, en France et en Angleterre, les choses se passent très souvent ainsi.
Jusqu'à l'âge de sept ans, le jeune garçon reste parmi les femmes de sa famille. Les deux ou trois années suivantes, son père l'initie progressivement à la chasse et à l'équation. Il s'habitue ainsi à la vie rude des hommes de ce temps.

Vers dix ans, parfois plus tôt, parfois plus tard, il entre au service d'un Seigneur dont il sera successivement le valet, le Page et l'Écuyer. C'est aux alentours de sa dix-huitième année qu'il sera adoubé, lors d'une cérémonie qui commence la veille de la consécration.

En ce jour de fête, le jeune homme est accueilli dans la demeure de son Parrain. Il consacre cette journée à se recueillir, à méditer et à prier. Il jeûne et doit prendre un bain purificateur sous l'oeil d'un prêtre ou d'écuyers aguerris. L'adoubement étant devenu un sacrement organisé par l'Église, le coeur et le corps du futur chevalier doivent être purs de toute tâche. Un barbier lui coupe alors les cheveux et le rase.

Le matin de la cérémonie, habillé de blanc, symbole de pureté, le jeune homme assiste à une mess et communie. Il revêt ensuite ses habits de chevalier. Son Épée est aspergée d'eau bénite. L'ayant essuyée sur sa manche, il la rengaine et prête serment sur la Bible de ne l'utiliser que pour servir Dieu et protéger les faibles.

Il jure enfin fidélité à son roi et à son Suzerain. Le temps fort de l'adoubement est constitué par la Collée donnée par l'adoubant sur la nuque du jeune homme agenouillé qui, par ce geste, est fait chevalier.

Une grande fête avec Festin et Tournoi clôt la cérémonie.

Au début du Moyen Age, les chevaliers reçoivent leur distinction sur le champ de bataille. Le guerrier valeureux, noble ou Roturier, est adoubé par un chevalier plus aguerri. Mais, à mesure que le temps passe, l'Église donne à l'événement une dimension divine et l'on ne choisit plus les chevaliers que dans la noblesse.

 

 

Allégeance

Le système féodal (voir Féodalité) est fondé sur les liens qui unissent le Vassal et le Suzerain. Si ce dernier doit aide et protection à son vassal, celui-ci est tenu à une obéissance totale. Pour cela, il prête serment d'allégeance. On dit qu'il devient l'homme lige du suzerain.

Lors de la cérémonie d'allégeance, le vassal rend hommage à son Seigneur. Il s'agenouille devant lui, sans arme et tête nue, met ses mains dans les siennes et déclare qu'il est désormais "son homme" (d'où le terme "hommage".

Il promet de lui être dévoué, fidèle et obéissant. Ce moment est suivi de celui de l'"Aveu" qui est la déclaration écrite constant l'engagement du vassal envers son suzerain. La cérémonie se termine par un baiser donné sur la bouche.

 

Amour Courtois

Dans la tradition de l'amour courtois, le chevalier et sa dame ont une relation fondée sur l'amour et le respect.

La Fin'amor met en scène des passions magnifiques mais généralement impossible : la dame, toujours présente dans la pensée de son chevalier, est souvent mariée ou promise à un autre, vieux et laid la plupart du temps.

Le chevalier et sa dame devront supporter l'éloignement et l'impossibilité d'être ensemble. Leurs sentiments prennent toute la place, et leur relation restera chaste (ils n'auront pas de rapports sexuels). Le moindre regard échangé incendiera le coeur des amoureux, le moindre départ les plongera dans le désespoir le plus profond.

Ce sentiment, chanté par les Troubadours, mêlé de bonheur et de souffrance, s'appelle la "joy". L'amour courtois donne naissance à un genre littéraire nouveau, le roman (parce que écrit en langue romane et non plus en latin). L'art du roman courtois nous a légué des oeuvres magnifiques comme Tristan et Iseult ou Le chevalier à la charrette (livre contenant les amours de Lancelot et Guenièvre).

Albergue

Droit du seigneur de se faire héberger, au 13eme siècle cela devient un impôt en argent.

 

Amigaut

Fente pratiquée sur le devant d'un vêtement en partant de l'encolure pour permettre le passage de la tête

Angles morts

La réduction des angles morts est un élément stratégique dans la construction d'une place fortifiée. Sur le plan horizontal, les angles morts sont définis par les zones dans lesquelles les tirs ne peuvent être effectués. Le rôle des défenseurs était alors de réduire au minimum ces zones permettant aux attaquants de placer des machines et des équipes de sape. Sur le plan vertical, les flanquements permettaient de réduire considérablement le danger inhérent aux angles morts. Ces constructions, le plus souvent temporaires, étaient réalisés en bois. Elles sont appelées aussi hourds.

 

Arbalète

L'arbalète a des origines très anciennes, mais elle n'apparaît sur les champs de bataille du Moyen Age qu'autour du Xe siècle.

La légende veut en effet que les Phéniciens (qui vécurent au IIe millénaire av. J.-C.) en soient les inventeurs. Plus tard, les Romains, puis les Grecs, fabriquent de très puissantes arbalètes connues sous le nom de balistes, lourds engins peu maniables.

L'arbalète du Moyen Age peut être utilisée par un homme seul. C'est une grande nouveauté. Elle est très meurtrière et peut percer le plus solide Haubert (cotte de mailles) à cent cinquante pas.

L'esprit Chevaleresque est choqué par l'arbalète, qui donne la mort à distance. Pour le chevalier, c'est l'arme d'un lâche, l'arme de celui qui a peur d'affronter son adversaire à l'épée, c'est l'arme du diable. Lors de son apparition, son utilisation est interdite dans les combats entre chrétiens. C'est pourtant un carreau d'arbalète (une courte flèche) qui terrasse Richard Coeur de Lion en 1199.

Arbalétrière

Type de meurtrière adaptée pour le tir à l'arbalète. C'est une ouverture étroite en forme de croix.

Arc

Arme de jet composées d'une verge de bois plus effilée aux extrémités, le milieu étant plus renflé, à chaque extrémité une encoche dans le bois pour fixer la corde ou le boyau, la longueur de l'arc variait avec l'archer il pouvait mesurer entre 1m50 et 1m90.

Il est très difficile de définir avec exactitude ce que fut l'arc médiéval car il en reste très peu d'exemplaires. La découverte en 1841, à l'embouchure de la Tamise, d'une cargaison de bois d'if et d'ébauches d'arcs sur le navire la Marie-Rose », naufragé en 1545, est une des seules sources sur les arcs anglais, les long bow ». Nombre d'iconographies et de sculptures de bas-reliefs montrent l'existence de deux autres types d'arcs : le "bourguignonet le "turquois". Avant le XIIe siècle, l'arc faisait partie de l'éducation des jeunes chevaliers, et était parfois utilisé pour la chasse. Il était décoré et particulièrement soigné. Par contre, on utilisait des arcs plus rudimentaires lorsqu'il s'agissait de tirs militaires. Ils étaient réservés aux gens d'armes non nobles, les chevaliers se réservant l'usage de l'épée.

Les Archers : Les archers étaient recrutés parmi les gens de classes dites inférieures (artisans, petits bourgeois ou paysans).

Les archers en temps de guerre apportaient une aide précieuse et puissante au seigneur. Les meilleures compagnies d'archers étaient anglaises, brabançons, bourguignonnes.

Archère

L'archère est l'autre nom des meurtrières, d'étroites ouvertures percées dans les parois du château et largement ébrasées (angle de 60°) à l'intérieur pour permettre au tireur de s'y placer et de viser sans qu'il s'expose aux projectiles de l'ennemi. Elles peuvent être de simples fentes verticales, cruciformes, à "croix pattée (pour les grosses arbalètes), ou de visées multiples (pour deux archers). Voir aussi Meurtrière, Arbalétrière.

Armoiries

C'est l'ensemble des éléments qui constituent le Blason du chevalier, ce qui permet de l'identifier.

Les armoiries comprennent six éléments : l'écu (ou bouclier) ; le heaume (casque), le cimier, qui décore le haut du casque et représente le plus souvent un animal ; le lambrequin, petite cape de tissu portée par-dessus le casque ; la torque, petite corde de soie dorée ou argentée enroulée autour du heaume ; la devise, petite phrase ou proverbe qui donne un renseignement sur la famille ou le caractère du chevalier.

Par exemple : la devise de Louis XIV sera "Nec pluribus impar", qui signifie qu'il se pensait au-dessus de tout et de tous.

 

Armure

Ensemble des armes défensives qui protègent le corps. L'armure se compose de trois éléments : le heaume (ou casque) qui protège la tête, le bouclier mobile (ou écu) qui pare les coups, et le haubert, vêtement renforcé qui protège le torse et les membres.

L'armure change et se perfectionne avec le temps. Aux XIIe et XIIIe siècles, le haubert apparaît, formé de mailles de fer entrelacées. On l'appelle aussi cotte de mailles.

Au XIIIe siècle, des gantelets et des chausses de maille protégeant mains et pieds complètent l'équipement, ainsi que le surcot, tunique se portant par-dessus le haubert.

Au cours des XIVe et XVe siècles, les armuriers apprennent à placer des pièces en métal dans les armures, jusqu'à obtenir des armures entièrement métalliques. C'est l'armure de plates", qui peut peser jusqu'à 50 kg durant les tournois. Ce costume de métal, également appelé harnois blanc, symbolise le chevalier dans l'imagerie populaire. L'armure de guerre, elle, est plus légère pour permettre le combat à pied.

Le cheval de combat est, lui aussi, protégé. Son corps est revêtu d'un caparaçon, sa tête d'un chanfrein.

Arthur (Roi)

La véritable histoire d'Arthur, chef de bande breton, est bien moins intéressante que la légende à laquelle elle a donné naissance et dont voici une version.

Fils du Roi Uter PenDragon et de la duchesse Ygerne de Cornouiaiiles, le jeune Arthur est rapidement enlevé à ses parents. C'est Merlin l'enchanteur, un mage aux pouvoirs extraordinaires, qui garde l'enfant auprès de lui. Pendant toute sa jeunesse, Arthur sera tenu dans l'ignorance de ses origines : Merlin lui cache qu'il est l'enfant d'un roi.

Quand Uter meurt, il n'a pas de fils et des problèmes de succession se posent : qui sera le nouveau roi ? La magie de Merlin va résoudre la question. Le jour des funérailles, sur le parvis de la cathédrale où Uter est inhumé, une épée est plantée dans un rocher et une enclume. Celui qui parviendra à l'arracher sera roi. Beaucoup de nobles tentent l'épreuve, mais c'est un jeune garçon qui parvient à dégager l'épée... Arthur.

Les premières années du règne d'Arthur sont marquées par la révolte des barons qui refusent de reconnaître son autorité, mais ils finissent par se rallier à lui. Une paix durable s'instaure alors et Arthur en profite pour épouser Guenièvre, secrètement amoureuse de Lancelot, le plus fidèle chevalier d'Arthur.

Arthur apprend l'histoire d'amour de son épouse et de Lancelot. Bafoué et trahi par les deux êtres qu'il aime le plus au monde, Arthur ordonne que l'on tue Lancelot et que Guenièvre soit brûlée vive. Il poursuit alors sont rival, venu sauver la reine le jour de l'exécution, jusqu'en Bretagne, Fief de Lancelot, où une gigantesque bataille se déroule, opposant les chevaliers de la Table Ronde entre eux. C'est la bataille de Camlann, au cours de laquelle le roi Arthur transperce de sa lance Mordred, son fils caché. Avant de mourir, ce dernier frappe son père à la tête : selon différentes versions de la légende, le roi meurt des suites de cette blessure ou est transporté dans l'île d'Avalon par des fées.

Tous les personnages de la légende trouvent la mort au cours du combat. C'est Cador, le duc de Cornouailles, qui devient roi de Grande-Bretagne.

Assaut

Donner l'assaut, c'est attaquer un château fort.

Pour préparer l'invasion, l'assaillant bombarde l'intérieur de la citadelle grâce à toutes sortes de catapultes comme les trébuchets, les mangonneaux ou les pierrières. Il crée ainsi beaucoup de dégâts sur les bâtiments, incendie les toits et blesse des hommes.

Puis en général, il se consacre sur une ou plusieurs parties du château. L'assaillant choisit un mur et tente de passer par-dessus, par-dessous, ou à travers. Pour chacune de ces solutions, il existe des instruments et des techniques spécifiques.

Pour franchir les murs, l'assaillant utilise des échelles, des grappins (sorte de crochets de métal) et des beffrois (tours d'assaut) ; pour défoncer les portes du château, il utilise de puissants béliers ; enfin, quand rien n'a réussi, il recourt à la pelle et à la pioche. La technique de la sape consiste à arriver au pied de la muraille et à en desceller les pierres du bas afin de former un trou suffisant pour laisser passer les assaillants.

La technique de la mine consiste à creuser un tunnel jusque sous les fondations d'un mur qu'on consolide avec des poutres. Lorsque le trou est suffisamment grand, on met le feu aux poutres et tout le mur au-dessus s'écroule.

Le succès de l'assaut n'est jamais garanti car les assiégés se défendent. A travers les meurtrières, ils décochent des milliers de flèches. Par les mâchicoulis, ils inondent les assaillants de pierres et de liquides brûlants. Ils repoussent les échelles et creusent des galeries pour surprendre l'ennemi à revers ou pour s'enfuir.

Avalon

Située dans les marais du Somerset, dans le sud-ouest de l'Angleterre, la légendaire Avalon est l'île dans laquelle le roi Arthur se serait réfugié.

Au soir de la bataille de Camlan qui voit mourir la plupart des chevaliers de la Table Ronde, le roi, grièvement blessé, est emmené à Avalon sur une barque conduite par des fées, parmi lesquelles se trouve sa soeur, Morgane.

 

B

 

 

Bannière

C'est un drapeau de guerre. La bannière est portée par le chevalier banneret, ainsi appelé parce qu'il mène son ban, sa troupe d'hommes, au combat.

 

Basse-Cour

Cour extérieure protégée par les murailles d'un château.

 

Bassinet

Heaume dérivé de la cervelière par extension des pièces de fer sur les joues et le coup. Il remplaça progressivement le grand heaume du XIIIe siècle.

Heaume à visière des hommes d'armes à cheval.

 

Bastion

Partie renforcée de la fortification.

Les murailles d'enceinte d'une place forte, château fort ou ville fortifiée, sont parfois enrichies par des ouvrages de pierre qui forment un décrochement par rapport à l'axe des murs. On appelle ces bâtiments des bastions, et on dit qu'ils font saillie. Ils sont très souvent placés à des endroits stratégiques de la place forte, notamment aux quatre coins lorsque la citadelle est de forme rectangulaire.

 

Baudrier

Bande de cuir ou de tissu auquel le chevalier suspend son épée.

Beffroi

Également appelé tour d'assaut

Il se présente comme une haute tour de bois, posée sur des roues. Grâce à cet ouvrage, l'assaillant peut se coller au mur du château fort pour atteindre son somment. A l'intérieur du beffroi, des soldats sont entassés sur différents paliers. Ils grimpent aux échelles à l'abri des flèches et tentent de prendre pied en haut d'un mur du château.

Bélier

Poutre de bois dont la tête est renforcée par du métal. Le bélier sert à enfoncer les portes.

Blason

C'est la carte d'identité héraldique du chevalier. Le blason est l'ensemble des signes distinctifs et des emblèmes de la famille du chevalier.

 

Bouclier

Arme défensive utilisée tout au long du Moyen Age.

 

Bretèche

Logette à mâchicoulis faisant saillie, utilisée comme ouvrage de défense qui surplombe, dans la plupart des cas, une ouverture.

Brigantine

Vêtement de guerre formé de petites plates recouvertes d'un vêtement. Elle fut d'abord portée par des piétons et son nom vient des troupes de brigands du XIVe siècle. Elle couvrait le torse, les hanches et souvent les bras. Les lames de métal étaient disposées entre deux couches de vêtements: la couche intérieure était faite de toile ou de cuir et l'extérieur de velours ou d'étoffe de soie. Des rivets maintenaient le tout en place. L'emploi de différentes couleurs donnait aux troupes une apparence très bigarrée. La brigantine offrait une bonne protection contre les flèches et revenait moins cher que le haubert ou le plastron de fer. Essentiellement portée par les fantassins, archers et arbalétriers, elle fut utilisée jusqu'au XVIe siècle.
(Voir une étude complète dans : Histoire Médiévale N°25 de janvier 2002 (ISSN 1294 6397)).

Broigne

Cuirasse faite de cuir et d'anneaux de fer cousus employée des le XIIe siècle. Cette tunique, contrairement au haubert, ne nécessitait pas de vêtement de protection en dessous et était également plus facile à fabriquer. En effet, les anneaux de fer de la broigne n'étaient pas entrelacés et rivés mais simplement juxtaposés et maintenus par de fortes coutures et des lanières de cuir. C'était une protection efficace et elle était souvent portée par les fantassins, archers et arbalétriers du XIIIe siècle car elle fatiguait moins que le haubert. Elle fut abandonnée vers le milieu du XIVe siècle remplacée par les armures composée de plaques de fer.

C

 

 

Caleçon

Voir Braies

 

Camelot

Capitale légendaire du royaume du roi Arthur.

Ayant soumis les barons révoltés contre son autorité, le roi Arthur fait construire un château magnifique qui symbolise sa puissance : Camelot. C'est dans cette citadelle qu'il installera la fameuse Table Ronde, centre de toutes les aventures des chevaliers du même nom. Camelot est un lieu où la justice, l'intelligence et le bon goût ont toute leur place, une sorte de paradis de la chevalerie.

Caparaçon

Protection du cheval de bataille

Carreau

Projectile tire par l'arbalète. Plus court que la flèche (environ 20 centimètres de long) et muni d'un fer plus lourd, il ne possédait que deux pennes au lieu de trois pour la flèche

 

Chanfrein

Pièce de fer protégeant la tête du cheval et plus particulièrement le front. Il se fixe sur le harnais que porte le cheval de guerre ou de tournoi et son emploi semble dater de la fin du XIIIe siècle. Pendant les joutes, on utilisait des chanfreins aveugles, qui empêchaient le cheval de voir devant lui afin qu'il ne fasse pas d'écart dans sa course. Les chanfreins se développèrent surtout au XVe siècle en même temps que les armures pour chevaux.

 

Châtelet

Construction située à l'entrée de nombreux châteaux. Petit château fort destiné à la défense d'un pont, d'une route ou d'une voie d'accès.

 

Chemin de ronde

Chemin au sommet des murs, souvent protégé par un parapet.

Chemise

Vêtement porté directement sur la peau, et servant de sous-vêtement
en laine = vulgaire, en cainsil = normale (Chainse), en soie = noble

 

Chemise

Muraille enveloppant une tour ou quelque édifice fortifié.

 

Chevage

Taxe légère et régulière payée surtout par les serfs

 

Chevalier

Au sens propre du terme, c'est un chevalier en armes. On considère qu'il apparaît à l'époque de Charlemagne, vers l'an 800, et s'éteint autour de la bataille d'Azincourt (1415).

 

Cimier

Ornement placé sur la partie supérieure du casque. Le heaume (casque) du chevalier est souvent orné de son blason (ses signes distinctifs). Il est également décoré par un ornement placé au sommet du casque. Cet objet est en général une plume mais peut être également une figurine en métal.

 

Citadelle

Ouvrage fortifié, situé dans l'enceinte des remparts de la ville, disposant de puissants moyens de défense et dominant la ville antique ou médiévale.

 

Colée

Coup donné par le parrain sur la nuque de celui qui était fait chevalier, lors de la cérémonie de l'adoubement. Il existe un synonyme : "paumée".

Copiste

C'est celui qui traditionnellement recopie sur des manuscrits les textes médiévaux. Il établit alors des copies d'un premier texte original, ce qui peut entraîner des erreurs car recopier des textes longs de plusieurs milliers de vers est une tâche fastidieuse. Ce sont généralement les moines, lettrés, qui sont assignés à cette besogne.

 

Corvée

Travail obligatoire et non payé dû au seigneur

La corvée apparaît au IXe siècle et se compte en nombre de jours de travail. En droit ancien, elle désigne l'ensemble des services et des impôts que le vassal doit à son suzerain. Mais ce n'est pas cette signification que l'histoire a retenue.

La corvée, c'est le travail obligatoire et non payé que doivent les paysans à leur seigneur, comme par exemple cultiver ses terres. La fortune du seigneur repose sur le travail de ses paysans. Non seulement il prélève sa part sur tout ce qui est produit dans son fief (animaux, céréales, légumes), mais en plus, il contraint tous et chacun à des journées entièrement consacrées à ses bénéfices. La fortune du seigneur, ce qui lui permet d'avoir les moyens d'entretenir son équipage de chevalier, c'est le travail de ses paysans.

La corvée est très douloureusement ressentie par ceux-ci. Elle sera l'une des causes principales des révoltes dans les campagnes, les jacqueries.

 

Cote/Cotte

Après 1200 - remplace le bliaud. Robe de laine un peu plus courte à manches étroites - vêtement de coupe et de coloris variés porté sur la chemise.

 

Courtine

Élément de muraille reliant deux bastions ou deux tours flanquantes.

 

Créneau

Ouverture pratiquée dans le parapet défensif. Les murs d'enceinte des châteaux forts sont surmontés d'un parapet crénelé. Les parties creuses qui permettent aux soldats de guetter ou de tirer leurs flèches s'appellent les créneaux. Les parties pleines se nomment les merlons.

 

Cubitière

Pièce d'armure protégeant le coude utilisée des le XIIIe siècle. Les premières cubitières se composaient simplement d'une pièce de fer de forme conique et attachée au haubert par une sangle. Elle ne couvrait que l'arrière du coude et c'est au XIVe siècle qu'on commença à employer des cubitières enveloppant également les côtés du coude. Au XVe siècle la cubitière de fer fait partie de l'armure à plates portées par les chevaliers.

Cuir

Il peut être de boeuf, de brebis, même de loup ou de cerf.

 

Cuirasse

Principale partie de l'Armure qui est ordinairement de fer et qui couvre le corps devant et derrière depuis les épaules jusqu'à la ceinture.

 

Cuissard (ou Cuissot)

Pièce d'armure recouvrant la cuisse. Le cuissot fit son apparition vers le milieu du XIVe siècle. Avant cela, les cuisses étaient protégées par le bas du haubert ou du gambison. Les premiers cuissots se résumaient à une lame d'acier d'environ 10 centimètres au dessus de la genouillère. D'autres pièces furent ensuite ajoutées pour recouvrir une plus grande partie de la cuisse. Les cuissots articulés furent remplacés par une pièce unique attachée grâce à une courroie et rivée à la genouillère. Ils ne couvraient au début que le devant de la cuisse. Vers la fin du XIVe siècle, commencèrent à apparaître des cuissots enveloppant totalement la cuisse. A cette époque, on portait également des cuissots composés de plaques d'acier insérés dans de la toile épaisse ou bien rivetés par dessus une pièce de peau. Ils étaient très pratiques et protégeaient bien contre les coups de taille mais n'étaient pas très efficaces contre les coups d'estoc.

D

 

 

Dague

C'est une courte épée de la taille d'un poignard, que le chevalier porte au côté droit.

Dégradation

Le pire des humiliations pour un chevalier.

Moins connue que l'adoubement, la cérémonie de dégradation sert de châtiment au chevalier qui a manqué gravement à son devoir. C'est une punition terrible, mais très rare. Les chevaliers qui subissent cette cérémonie sont en général des traîtres envers la couronne ou des auteurs de massacres en temps de paix.

Avant que le chevalier subisse la dégradation, il doit être reconnu coupable des charges retenues contre lui. Pour le juger, un tribunal exceptionnel se réunit, en présence du roi le plus souvent, et peut décider de son innocence ou de sa dégradation et de son éventuelle condamnation à mort.

La cérémonie proprement dite commence par le discours d'un chevalier de renom qui rend compte publiquement des crimes du chevalier condamné. Un autre homme s'approche et lui ôte ses éperons, ses armes et ses protections. Il jette violemment le tout au sol puis se saisit de l'épée du félon qu'il brise en deux avant de la jeter elle aussi. Tout cet amas de fer est ensuite enfoui dans un tas de fumier.

L'écu (bouclier) du chevalier déchu, sur lequel figure son blason (ses signes distinctifs), est attaché à la queue d'un cheval. Si la sentence est une condamnation à mort, le bouclier est attaché pointe vers le haut ; dans le cas contraire, il est attaché pointe vers le bas. Le cheval est alors promené dans une cour immonde et répugnante, afin de maculer le blason du chevalier de boue et de purin. L'écu est ensuite récupéré afin de faire disparaître les armoiries qui s'y trouvent, puis il est lancé lui aussi dans le fumier.

A la suite de ces humiliations, un ami du condamné vient parfois l'insulter. La condamnation à mort est exécutée par décapitation ou pendaison.

 

Damoiseau

Jeune gentilhomme, fils du seigneur. Avant d'être chevalier, le jeune homme est un damoiseau, tout comme sa soeur est une damoiselle. Souvent, le damoiseau part servir comme page ou comme écuyer dans le château d'un noble, ami de son père.

 

Destrier

C'est le cheval de bataille du chevalier

Pour mener le destrier au combat, l'écuyer le conduit à pied, toujours de la main droite, la dextre en vieux français : c'est de là que vient son nom.

 

Dîme

La Dîme a été créée par Pépin le bref au 8ème siècle.

La 10ème partie des récoltes ou des revenus qui est donnée à l'Église.

Elle est prélevée avant calcul du rendement. 1/4 de la dîme va à l'évêché.

La 11ème botte de blé.

1/10ème des agneaux, porcs, chèvres et oies.

1 denier à la Saint Martin. 4 chapons à Noël.

 

Donjon

Tour maîtresse d'un château fort médiéval, parfois demeure du seigneur du château.

Douves

C'est un fossé profond qui entoure le château.

 

E

 

 

Écarlate

Il s'agit ici, non de la couleur, mais, d'une étoffe de grand prix.

 

Enceinte

Dans le domaine militaire, le terme «enceinte» désigne une clôture ou tout autre système qui «entoure» un lieu. Généralement l'enceinte est destinée à empêcher un assaillant de pénétrer dans ce lieu. Le mur d'enceinte porte un chemin de ronde couvert, deux couloirs en encorbellement vers l'intérieur contournant le châtelet et permettant de faire sans interruption le tour complet des lieux.

 

Échauguette

Guérite placée en surplomb sur une muraille fortifiée ou une tour.

 

Écu

Ancien nom du bouclier

L'écu est une arme défensive dont la forme a évolué avec le temps. Au XIe et XIIe siècles, l'écu d'origine nordique domine. En bois recouvert de cuir, il ressemble à un pétale : pointu à la base, il s'évase et s'arrondit vers le haut. Il mesure plus de 1 m et permet au chevalier de se préserver des tirs de carreaux (flèches) d'arbalète.

L'écu est l'un des attributs principaux du chevalier avec sa lance, son épée et son cheval. La tradition impose que le blason (les signes distinctifs) du chevalier figure dessus.

L'écu sert également de support au blason d'une famille ou d'une ville. Celui-ci est souvent représenté par des peintures au-dessus des portes ou par des morceaux de tissu ayant la forme d'un écu. On parle dans ce dernier cas de l'écusson de la famille ou de la ville.

 

Écuyer

Au début du XIIIe, "écuyer" désigne un jeune noble qui n'a pas encore été nommé chevalier, d'où son usage comme titre porté par les gentilshommes des derniers rangs.

Tout gentilhomme qui aspire à devenir chevalier devient un jour écuyer. C'est vers l'âge de seize ans qu'il accède à cette fonction. Auparavant, en tant que jeune page, il a appris le maniement des armes. La conduite et les soins donnés aux chevaux n'ont plus de secrets pour lui. Il assiste désormais son seigneur en maintes occasions, porte son casque ou son écu. L'écuyer est donc celui qui porte l'écu. Le jeune garçon aide également le chevalier à revêtir son armure, lourde et malcommode. L'une de ses tâches principales concerne l'entretien et le soin du destrier de son maître.

Petit à petit, l'écuyer participe activement aux campagnes de guerre du chevalier. Il s'aguerrit très vite et participe aux combats. Lorsque, par sa vaillance et sa science de la guerre, il est devenu l'égal des autres chevaliers, il est adoubé (voir Adoubement) et entre "en chevalerie".

Épée

L'épée est généralement obtenue par le chevalier lors de son adoubement

Bien que l'arme principale du chevalier soit sa lance, l'épée constitue sa meilleure alliée dans le combat à pied.

Le chevalier porte la plupart du temps son épée au côté gauche, enfermée dans un fourreau suspendu à un baudrier.

Errant

Un chevalier errant est un chevalier solitaire.

Au Moyen Age, ces chevaliers légendaires inspirent certains jeunes gentilshommes qui choisissent de partir à l'aventure sur les routes d'Europe. Ce sont des chevaliers qui gagnent leur vie en disputant des tournois ou en louant leurs services à un seigneur en guerre. Ils sont en général accompagnés d'un écuyer.

 

Espringale

Grosse arbalète montée sur une roue

 

Estoc

Se dit d'une arme ou d'un coup destiné à percer (avec la pointe).

 

Excalibur

C'est l'épée magique du roi Arthur

Contrairement à une idée reçue bien encrée, Excalibur n'est pas l'épée que le jeune Arthur arrache à son rocher le jour des funérailles de son père.

C'est une épée magique qui lui est offerte par la mystérieuse Dame du Lac. En lui offrant cette arme, la fée Viviane, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, le rend pratiquement invincible.

 

F

 

 

Féodalité

Organisation de la société caractérisée par l'existence des fiefs et des seigneurs

 

Fief

C'est le territoire administré par le seigneur. Celui-ci se doit de protéger les habitants qui s'y trouvent et prélève en échange un certain nombre d'impôts.

Ce mot est très important dans l'organisation sociale du Moyen Age. Le fief est un domaine reçu par un vassal qui s'engage par un pacte auprès de son suzerain. Le fief confère à son possesseur une grande force.

 

Fléau d'armes

Arme servant à assommer l'adversaire.

Le fléau d'armes compte parmi les armes secondaires du chevalier. Il s'agit d'une boule de métal hérissé de pointes, accrochée à l'extrémité d'une chaîne reliée à un manche de bois. Il peut peser jusqu'à 6 kg.

Le chevalier fait tourner la boule dans les airs et tente d'assommer ses adversaires. Le maniement de cet engin est très dangereux car, si le geste est mauvais, la boule peut frapper le propre casque du chevalier.

Flèche

Projectile tire par l'arc.

 

Forage

Impôt sur la vente du vin en gros.

 

Fourche fière

Les hommes d'armes à pied, souvent des gens du peuple, se voyaient très diminués devant la force de l'attaque des cavaliers surélevés sur leur monture. Ainsi, en plus de descendre le plus souvent d'instruments de travail de paysan, les armes d'hast se développèrent afin de réduire ce handicap. Les premières, issues des forges de village, furent des assemblages d'instruments agricoles sur de grands manches, et devinrent vite des armes spécifiques comme la Fourche de guerre. Elle était issue de la grosse fourche à trois dents agricoles. Elle pouvait comprendre deux ou plusieurs dents droites et solides. Elle servait aussi pour dresser des échelles d'assaut contre les remparts ou à les repousser des créneaux depuis l’intérieur de la forteresse ! 

 

Fournage

Impôt pour l'utilisation du four banal.

 

Fronde

Arme de jet destinée à lancer des pierres ou des balles de plomb. Connue depuis l'antiquité, elle a été employée par les Grecs et les Romains. Encore utilisée au moyen âge, elle fut remplacée par l'arbalète à partir du XIIe siècle.

 

G

 

 

Galaad

C'est le fils de Lancelot du lac

Moins connu que son père ou que Perceval le Gallois, Galaad incarne pourtant le chevalier parfait. C'est lui, le héros "chaste et vierge" qui est digne de s'asseoir sur le "siège périlleux" de la Table Ronde. Ce siège attend le chevalier le plus pur du monde. Tous ceux qui l'ont essayé avant lui ont été éjectés dans l'abîme. C'est aussi lui qui réussit à mener à son terme la difficile quête du Graal.

Accompagné de Perceval et de Bohort, vieux cousin de Lancelot, il parvint à contempler le Saint-Calice, la coupe qui a reçu le sang de Jésus-Christ et qui a des pouvoirs magiques.

Il était dit que seul un chevalier parfait parviendrait à voir ce qu'il contient. Ce triomphe le conduit à sa perte puisque, ne pouvant revenir à la vie terrestre après l'extase que lui procure la contemplation du Graal, il meurt sans livrer le secret de sa vision. Personne ne saura jamais ce qu'il y a vu.

Gambison

Vêtement de guerre généralement porté sous le haubert de maille du XIIe au XIVe siècle. Il était fait de peau ou d'étoffe épaisse et rembourré de filasse ou de coton. Il s'ouvrait par devant ou derrière pour s'enfiler rapidement.

A partir du XIVe siècle, alors que la cotte de maille commence à laisser la place à l'armure de plates, le gambison est parfois porté tout seul, renforcé par des pièces d'armures de fer (cubitières, colletin, genouillères ...). Des gambisons moins rembourrés furent utilisés sous l'armure de plates au XVe siècle.

 

Gantelet

Élément de l'armure protégeant les mains

Lors des combats, le chevalier doit avoir ses mains protégées. Pour cela, il enfile des gantelets. Ce sont des gants de peau très résistants, recouverts de lames de fer qui remontent sur l'avant bras et recouvrant les manches du haubert.

 

Gauvain

L'un des chevaliers de la Table Ronde

Gauvain est le fils du roi Lot d'Orcanie, l'un des barons révoltés contre Arthur. Il se joint néanmoins à la troupe royale et désire être fait chevalier par Arthur lui-même. Trop heureux de se faire un allié du fils de l'un de ses ennemis, Arthur met Excalibur au ceinturon de Gauvain.

Plus tard, la légende rapporte qu'il sera le seul, avec le roi Arthur, à s'être servi d'Excalibur. Le bouillant Gauvain devient l'un des meilleurs lieutenants d'Arthur et contribue grandement à la victoire sur les Saxons.

C'est à lui que revient l'honneur de prononcer le serment des chevaliers de la Table Ronde. Mais, malgré ce serment qui lui interdit de se battre entre eux, Gauvain défie Lancelot et meurt de sa main. Il est persuadé que Lancelot a tué son frère par traîtrise. Juste avant de mourir, il se rend compte de son erreur et demande à Lancelot de lui pardonner. Sur sa tombe, il fait écrire : "Ci-gît Gauvain que tua Lancelot du Lac par la faute de Gauvain".

Genouillère

Pièce d'armure protégeant le genou. Les premières genouillères apparaissent au XIIIe siècle. Elle pouvait avoir différentes formes: plates, coniques ou en demi-sphère. Les premières étaient composées d'un morceau de peau remontant sur la cuisse sur lequel était attaché une plaque de fer. Ensuite, la pièce de fer se fixe directement sur les armures de cuisses au moyen d'une courroie. Certaines étaient munies de pointes empêchant de saisir le cavalier par les jambes.

Gorgerin ou Gorgière

Pièce inférieure d'un casque fermé, couvrant la gorge et le cou. Peut être composé d'une ou de plusieurs pièces articulées.

 

Graal

Nom donné au vase sacré qui aurait contenu le sang du Jésus-Christ

Longtemps après la mort de Joseph, les chevaliers de la Table Ronde se disputent l'honneur de le contempler. C'est à ce moment que débute la fameuse quête du Graal. On parte de quête pour exprimer le fait que les chevaliers vont consacrer toute leur énergie à ce but.

Le Graal est gardé dans le Château de Corbenic, mais les visiteurs qui sont admis à le voir doivent être touchés par la grâce divine, sinon ils ne voient rien.

Le vase sacré apparaît sous différentes formes aux rares élus qui ont la chance de le contempler. Certains voient un calice, d'autres une chandelle.

Parmi les chevaliers de la Table Ronde ayant eu accès au Graal, seul Galaad le pur parvient à admirer les "ultimes secrets". Perceval et Bohort, comme Gauvain avant eux, resteront dans l'ignorance. Fasciné par les merveilles qu'il contemple, Galaad meurt en extase et emporte son secret dans la tombe, car, depuis, "langue ne saurait dite, plume ne saurait écrire les repostailles sacrées du Graal".

Grand Péage

Taxe sur les marchandises qui passent en transit à travers la Savoie, celles qui constituent le trafic transalpin à longue distance. Elle n'était pas imposée à un taux uniforme mais était répartie en catégories soumises à des taxes différentes (4 catégories en 1263, beaucoup plus au 14ème siècle), en même temps que les catégories se multiplient, les taux diminuent pour attirer le commerce.

 

Grève (ou Jambière)

Pièce d'armure de fer couvrant le bas de la jambe (du genou au pied).Vers le milieu du XIIIe siècle, cette pièce de fer commença à se porter sur la chausse de maille pour protéger les tibias. Elle était attachée par trois courroies et se coinçait sous la genouillère. Une articulation à la jonction avec la genouillère permit ensuite de faciliter le mouvement. Une seconde pièce fut ajoutée vers la fin du XIVe siècle pour préserver également le mollet. Les deux pièces étaient alors reliées par des charnières permettant l'ouverture de l'ensemble.

 

Guenièvre

La femme du roi Arthur. Son nom anglais Guinevere vient du gallois gwenhwyfar, qui signifie "blanc fantôme"

Guenièvre est la fille de Léodagan, le roi de Carmelide. Contre l'avis de Merlin qui connaît l'amour de Guenièvre pour Lancelot du Lac, Arthur demande sa main et l'épouse.

De nombreuses mésaventures jalonnent la vie de la jeune femme. Un jour, Méléagant, un redoutable chevalier, vient défier Arthur. Un duel a lieu. Keu le Sénéchal, qui se bat pour le compte d'Arthur, est vaincu. Méléagant emporte Guenièvre qui était l'enjeu du duel. C'est Lancelot, l'amant de coeur de la reine, qui la délivre.

Le coule que forment la reine et le chevalier n'est pas légitime, pourtant il est le symbole de l'Amour Courtois. Pour tenter de comprendre, il faut savoir que les mariages ne sont pas en général qu'un contrat financier entre deux familles, duquel l'amour est souvent absent. Ce pur amour sera, hélas, la cause de la fin des chevaliers de la Table Ronde.

En visite chez sa soeur Morgane, Arthur est invité à se reposer dans la chambre qu'à occupée Lancelot avant lui. Il découvre sur les murs des dessins et des écrits de Lancelot exprimant tout l'amour qu'il éprouve pour Guenièvre. Le témoignage est accablant, la reine est arrêtée. Lancelot la délivre et tue le frère de son meilleur ami Gauvain. C'est la fin de la fraternité des chevaliers de la Table Ronde.

Pour finir, c'est encore à cause de Guenièvre qu'Arthur déclenche la bataille finale qui sera le théâtre de sa mort. Alors qu'il est parti guerroyer, Mordred, son fils renégat, s'empare du trône et force Guenièvre à l'épouser. Arthur revient et une bataille sans merci s'engage dans laquelle tous mourront. Guenièvre prend le voile et se retire dans l'abbaye d'Amesbury.

H

 

 

Hache

Dans l'équipement du chevalier, la hache est une arme certes secondaire, mais assez terrible. Sa lame possède une douille en forme de cylindre creux dans laquelle on enfonce un fort manche. Elle est très coupante et sert à frapper la tête de son adversaire. Dans la furieuse mêlée des combats du Moyen Age, certains chevaliers la manient avec dextérité.

 

Harnois

Désignait l'équipement militaire du soldat du Moyen Age ainsi que l'habillement du cheval. Désigne aussi l'armure. Armure complète, de mailles adjointes de plaques de fer.

 

Haubert

C'était une tunique faite de mailles, munie de manches et souvent d'une capuche. Elle descendait habituellement jusqu'aux jambes et se portait par dessus le gambison. C'était la protection principale des hommes d'armes jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Par dessus, se portait le surcot qui protégeait le haubert de la chaleur et de la rouille.

 

Heaume

Armure de tête utilisée pendant le moyen âge (un grand casque que portaient les hommes d'arme)

 

Herse

Grille monumentale placée entre le pont-levis et la porte du château. Elle est le plus souvent en bois, renforcée par des parements de fer et d'énormes clous. Elle est actionnée grâce à des chaînes qui s'enroulent autour d'un treuil. Ce système permet d'abaisser très rapidement la grille en cas de besoin. Dans les grands châteaux, on peut compter deux herses distantes de quelques mètres qui permettent de prendre l'ennemi au piège.

 

Hourd

Galerie de bois établie en surplomb autour du sommet des murs d'un château.

Les hourds forment un balcon en haut des tours et des murs. Ils permettent d'être au-dessus du pied des murailles et d'expédier, sur ceux qui s'y aventurent, de l'eau, du sable brûlant et toutes sortes de projectiles. Mais, malgré les peaux humides qui les recouvrent, les hourds en bois sont vulnérables face aux flèches enflammées. Peu à peu ils sont remplacés par les mâchicoulis, bâtis en pierre.

J

 

 

Jambière

Pièce d'armure de fer protégeant le bas de la jambe (voir grève).

 

Joute

Combat singulier entre deux chevaliers

De tous les affrontements qui opposent les chevaliers dans un tournoi, la joute est le plus spectaculaire. Il s'agit d'un combat singulier, c'est-à-dire à un contre un, à cheval avec une lance. Les deux adversaires se présentent dans la lice (espace clos), face à face, de part et d'autre d'une barrière en bois.

Le but du jeu est de désarçonner l'adversaire, de lui ôter son heaume ou de briser sa lance sur lui. Le duel finit souvent par un combat à pied.

La joute à des règles strictes et un arbitre. Il est notamment interdit de blesser le cheval adverse, de frapper sous la ceinture, de jouter avec toute la lance.

Jurée

Impôt proportionnel au capital qui remplaça la taille à Provins au 13ème.

 

L

 

 

Lance

Arme de guerre et de tournoi composée d'un manche de bois (hampe) et d'une pointe de fer.

 

Lancelot du Lac

Lancelot est le fils du roi Ban de Bénoïcet de sa femme Hélène. Dans sa plus tendre enfance, il est enlevé par une femme qui l'entraîne, sous les yeux de sa mère, au plus profond d'un lac. Cette Dame du Lac est la fée Viviane. Elle élève Lancelot comme son propre fils dans un château merveilleux, au milieu du lac.

Lorsque Lancelot atteint ses dix-huit ans, la fée lui offre un haubert tout blanc, un heaume en argent, un écu couleur de neige. Puis, elle le conduit auprès du roi Arthur qui l'adoube (voir Adoubement).

Lancelot est le plus beau, le plus vaillant, le plus honnête chevalier qui ait jamais existé. Le jour de la cérémonie, il rencontre pour la première fois la reine Guenièvre : les deux jeunes gens tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Ce sentiment les conduira à leur perte.

L'existence de Lancelot est semée d'embûches. Il sauve la dame de Nohant, soumet l'ambitieux Galehaut dont il devient l'ami, et conquiert le château de la Douloureuse Garde. Au terme de nombreux combats, il devient chevalier de la Table Ronde.

Souvent blessé, souvent prisonnier, le valeureux jeune homme reste très naïf. Un jour il est abusé par Elaine, la fille du Roi Pêcheur, qui a pris l'apparence de Guenièvre et à qui il donne un enfant, Galaad.

Plus tard, Lancelot provoque, du fait de son amour pour la reine, la colère du roi Arthur. Celui-ci veut la faire brûler vive. Ne trahissant jamais la parole qu'il a donnée à sa dame, Lancelot lutte pour la sauver, puis se retire dans un ermitage.

Lorsqu'il meurt, Lancelot est enterré auprès de son ami Galehaut. Sur leur tombe est écrit : "Ci-gît Galehaut, le seigneur des îles lointaines. Auprès de lui repose Lancelot du Lac qui fut le meilleur chevalier que l'on pût jamais rencontrer au royaume de Logres, hormis son fils, Galaad."

La figure légendaire de Lancelot est incarnée dans le valet de trèfle sur les cartes à jouer.

Latrines

Lieu d'aisance.

 

Lice

Palissade de bois entourant les châteaux ou les sites fortifiés.

M

 

 

Mâchicoulis

Trous carrés ou larges rainures pratiquées horizontalement le long du chemin de ronde d'une tour ou d'une courtine, et permettant d'en défendre le pied en laissant tomber des pierres, des pièces de bois ou de matières brûlantes. Les mâchicoulis existaient dans les hourds de bois que l'on a très vite remplacé par des chemins de rondes bâtis en encorbellement. Les hourds en bois étaient souvent incendiés.

 

Mangonneau

C'était une grosse machine de guerre qui exigeait la présence d'une douzaine d'hommes et d'un chef de manœuvres qui en dirigeait la construction et le fonctionnement. Cette arme de siège propulsait ses projectiles par un système de contrepoids. Il fonctionnait comme une énorme fronde. Le levier était abaissé à l'aide d'un treuil actionné par deux roues, six personnes étaient nécessaires car le contrepoids pesait plusieurs tonnes. Quand le levier était abaissé on accrochait la poche de la fronde et on y disposait un gros boulet ou même plusieurs pierres.

Le mangonneau avait une bonne portée de tir et un potentiel destructeur important en pouvant projeter des boulets ou des blocs de pierre, jusqu'à 100 kg à une distance d'environ 150 mètres. De plus, il était possible d'ajuster avec précision la distance des tirs avec un jeu de poulies. Cependant, il était très haut par rapport à sa surface de base et assez instable. Pour cette raison, il n'était pas possible de l'équiper de roues et il ne pouvait donc pas être déplacé. Sa cadence de tir était d'environ 1 à 2 coups à l'heure selon le poids du projectile.

Manoir

Habitation d'un propriétaire de fief qui ne possède pas le droit d'élever un château avec tours et donjon.

 

Mantelet

C'était une arme de siège qui permettait aux archers de se rapprocher au maximum des fortifications protégées par les tirs des archers ou des arbalétriers défenseurs. Il était fabriqué avec des planches de bois assemblées et évidées puis rendue facilement mobile par deux roues. Cette paroi, dite également bouclier, était percée aux trois quarts de sa hauteur d'une ouverture, permettant aux hommes de placer leurs armes en position de tir.

 

Merlon

Partie pleine d'un rempart entre deux créneaux.

 

Meurtrière

Ouverture étroite pratiquée dans le mur d'un ouvrage fortifié pour permettre l'observation et l'envoi de projectiles.

 

Mordred

Dans la légende arthurienne, Mordred est un homme mauvais. Il incarne le chevalier félon, celui qui trahit, qui n'est pas fidèle à sa parole. Il est cupide, envieux et jaloux du courage de son demi-frère Gauvain. Il est le fils bâtard du roi Arthur.

Lorsque Arthur quitte la Bretagne pour poursuivre les Romains, Mordred s'empare du pouvoir et épouse Guenièvre de force. Arthur revient et la terrible bataille de Camlann s'engage, au cours de laquelle la plupart des chevaliers de la Table ronde trouvent la mort.

A l'issue de ce combat, le roi Arthur transperce de sa lance son fils renégat. Avant de mourir, Mordred frappe son père à la tête : le roi meurt des suites de cette blessure.

Morgane

C'est l'un des personnages centraux du cycle breton. Fille d'Ygerne et du duc de Cornouailles, elle est la demi-soeur d'Arthur par sa mère.

C'est avant tout une femme jalouse et conspiratrice. Son amant, le chevalier Guyomart, lui préfère une vieille sorcière méchante. De dépit amoureux, elle retient prisonniers les deux amants dans une prison d'air. Cette prison se nomme le Val Sans Retour : tous les amants infidèles, ne serait-ce qu'en pensée, y sont retenus, jusqu'au jour où Lancelot, le très fidèle et très pur chevalier servant de Guenièvre, refuse de donner à Morgane l'anneau que la reine lui a confié... Cela lève le sortilège de Morgane, puisqu'il était dit qu'un seul amant fidèle à sa parole aurait le pouvoir de libérer tous les autres.

Plus tard, Morgane sera l'une des trois femmes qui emmènent Arthur, mortellement blessé, à Avalon à bord d'un bateau noir. Dès lors, elle devient la gardienne du tombeau d'Arthur. Prêtresse d'Avalon, l'île aux Pommes de l'Autre Monde, elle est souvent représentée avec une branche de pommier, emblème celtique de la paix et de l'abondance.

Motte

Le château à motte apparu durant le Xe siècle. Il se caractérisait par une butte entourée d'un fossé (la terre extraite de ce fossé ayant permis d'élever la butte). Une tour de bois, carrée ou circulaire, coiffait le sommet de la motte. L'étage de ce donjon, qui servait de demeure seigneuriale, n'était accessible que par une passerelle mobile. Sur le toit s'installaient des guetteurs et dans le soubassement se trouvaient les réserves de nourriture et la prison.

Mouture

Impôt pour l'utilisation du moulin.

1 sac sur 16 au meunier.
Pour 5 minots de blé à moudre, le seigneur touche 1 boisseau.

 

O

 

 

Octroi

Droit de péage, réservé aux seigneurs.

 

Ordre de chevalerie

Association de chevaliers soumis à une même règle

Les ordres de chevalerie sont comme les ordres religieux. D'ailleurs, les premiers ordres sont des ordres de moines-chevaliers comme l'ordre du Temple (voir Templiers), l'ordre de Malte ou l'ordre des chevaliers Teutoniques.

Les ordres de moines-soldats ont des objectifs communs : protéger et aider les pèlerins en voyage vers la Terre sainte. Malgré cela, ils se détestent. Une grade rivalité existe entre eux...

 

Oriflamme

Ce mot signifie flamme d'or. C'est l'autre nom de la bannière

 

Oubliettes

Fosses, ou cachots souterrains dans lesquels les prisonniers sont "oubliés" jusqu'à leur mort.

P

 

 

Page

Jeune gentilhomme placé au service d'un Seigneur

L'éducation du futur chevalier doit se faire en partie loin de sa famille, afin de découvrir et de bien connaître les habitudes de son temps. Autour de sa dixième année, le jeune garçon est attaché au service d'un roi, d'un seigneur ou d'une grande dame en qualité de page. Il assure les tâches d'un domestique, il sert de commissionnaire et se rend utile auprès de la dame du château.

Puis, à mesure qu'il grandit, ses occupations deviennent plus importantes. Il assiste de plus en plus souvent le seigneur, l'accompagne dans tous les domaines de la vie. A table, il est bientôt chargé de trancher la viande et de servir le vin. Le soir il aide le seigneur à se déshabiller, il lui sert d'adversaire aux échecs ou bien il lui joue de la musique. Dès que sa force le lui permet, il apprend la chasse et le maintient des armes au côté de son parrain. Vers seize ans, il est prêt à devenir écuyer.

Paisson

Droit pour paître dans la forêt

 

Palefroi

C'est la monture des dames. Les hommes ont généralement un destrier, cheval de bataille.

 

Parrain

Également appelé adoubant.

Lors de son adoubement, le futur chevalier reçoit la collée de la main ou de l'épée de son parrain. La cérémonie se déroule dans la mesure de celui-ci car, en général, c'est là que le chevalier a fait apprentissage. D'abord page ou écuyer de son parrain, le jeune homme a longtemps séjourné auprès de lui.

Des liens étroits se sont noués entre les deux hommes. Le parrain n'est pas seulement celui qui accueille l'adoubé dans l'ordre de la chevalerie, il est aussi un second père vers lequel le chevalier revient quand il a besoin de conseils, quand il cherche un refuge ou lorsqu'il veut fêter un heureux évènement.

 

Pavois

Très grand bouclier rectangulaire ou ovale utilisés par les arbalétriers ou par les soldats lors des sièges.

 

Pèlerin

Le chevalier, comme tout chrétien, espère obtenir le pardon pour toutes ses mauvaises actions en partant en pèlerinage. Le pèlerinage est un voyage vers un lieu saint, c'est-à-dire un endroit où se trouvent les reliques d'un saint (son coeur, un os...) ou des éléments de la vie de Jésus-Christ (un morceau de sa croix, un morceau de drap).

Grâce à ce voyage, il obtient une indulgence. Il pense que ce document écrit, délivré par le pape ou par ses évêques, lui assure une place au paradis ou, plus modestement lui permettra d'éviter l'enfer. Le salut de l'âme est une grande préoccupation de l'époque, mais ce n'est pas la seule. On part aussi en pèlerinage pour guérir d'une maladie, obtenir la guérison d'un proche, ou tout simplement pour visiter.

Les pèlerins se déplacent seuls ou en groupes. Ils portent des signes distinctifs qui indiquent leur destination : la coquille Saint-Jacques désigne les pèlerins qui se rendent à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne, ceux allant vers Rome portent un morceau de tissu (symbole du Saint-Suaire), et ceux qui reviennent de Jérusalem un rameau (symbole du mont des Oliviers où Jésus a été arrêté).

Les routes de l'époque ne sont pas sûres. Pour protéger les pèlerins se rendant en Terre sainte, l'ordre des Templiers est créé. Très vite, l'ordre s'occupe aussi du transport et des visites. Ses membres escortent les pèlerins, les nourrissent et les abritent dans leurs monastères. Ce sont les premiers voyages organisés !

 

Perceval le Gallois

Élevé loin de la cour de Camelot, Perceval ignore tout de la vie de son temps : sa mère, traumatisée par le décès de son mari et de ses autres fils sur le champ de bataille, lui cache tout ce qui se rapporte aux armes et à la chevalerie.

Mais, un jour, par hasard, il rencontre un groupe de chevaliers. Ébloui par leurs costumes, Perceval décide qu'il sera chevalier. Il se rend alors à la cour d'Arthur et se fait adouber.

Perceval est un coeur pur et un honnête chevalier : il part lui aussi à la rechercher du Graal. Hélas, ses écarts de conduite (c'est un coureur de jupons, toujours après les demoiselles) ne lui permettent pas, lorsqu'il se trouve en présence du Graal, de le voir dans son entier et de tomber en extase comme Galaad.

Les exploits de Perceval sont presque aussi fameux que ceux du célèbre Lancelot du Lac. Son histoire est racontée par Chrétien de Troyes, un grand auteur du Moyen-âge, dans un roman inachevé (Perceval ou le Conte du Graal, 1181), dont le cinéaste Eric Rohmer a tiré le film Perceval le Gallois.

Plastron

Partie de l'armure protégeant la poitrine et qui, réunie à la dossière par des courroies de cuir, des charnières ou des crochets, forme la cuirasse.

 

Pont-levis

Pont mobile au dessus d'un fossé, dont le tablier se relève pour fermer l'accès au château.

 

Poterne

Porte dérobée.

Sortir d'un château fort n'est pas simple : il faut ouvrir le lourd portail, lever herses (grilles) et baisser pont-levis. Pour faciliter les allées et venues, on construit de petites portes dans le mur d'enceinte : les poternes.

Faciles à barricader en cas de siège, elles permettent d'entrer et de sortir discrètement de la forteresse.

C'est aussi le lieu des rendez-vous galants.

Q

 

 

Queste

Impôt levé par le Comte en Provence, puis par le roi. La périodicité est non fixe. En sont exempt les chevaliers, les clercs, les juifs et les pauvres.

 

Quintaine

Cible servant à l'entraînement du chevalier.

La vie du chevalier n'est pas de tout repos. Pour être brillant dans les tournois ou dans les batailles, il doit s'entraîner très dur. L'une des épreuves les plus prestigieuses est la joute à cheval. Pour s'y exercer, le chevalier se sert d'une quintaine.

La quintaine est un mannequin de bois monté sur une perche qui pivote. Le mannequin possède un bouclier d'un côté et un gourdin articulé (gros morceau de bois) ou une pierre attachée à une corde de l'autre. Le cavalier s'élance : avec la pointe de sa lance, il doit percuter le bouclier de la quintaine. S'il y parvient, la quintaine pivote rapidement et le gourdin fait un tour complet. Si le chevalier ne fait pas bien le mouvement, s'il ne se méfie pas ou s'il va trop lentement, il reçoit un bon coup de gourdin sur la tête ou dans le dos !

R

 

 

Rempart

Forte muraille levée de terre, le rempart forme l'enceinte d'une forteresse ou d'une ville fortifiée. Coiffé un parapet crénelé (voir créneau), il est percé de meurtrières. La portion de rempart joignant deux tours successives s'appelle une courtine.

 

Richard Coeur de Lion

Richard naît le 8 septembre 1157 à Oxford, au palais de Beaumont, mais, dès la naissance de son frère Jean en 1167, il va vivre à la cour de sa mère à Poitiers, où il fréquente des poètes, il est initié aux arts, il parle la langues d’oc (le limousin), la langue d’oil (le français) et le Latin, ainsi qu'à la chevalerie et aux arts guerriers. A 11 ans, il est intronisé duc d'Aquitaine.

En 1173, Aliénor réussi à convaincre ses fils, Henri, Richard et Geoffroy, à prendre les armes contre leur père. Malgré quelques actions d'éclats, comme la prise de Rouen, les trois frères sont défaits en 1174, et Aliénor est faite prisonnière par son époux!

En 1183, son frère aîné Henri le Jeune, meurt à l'âge de 27 ans, laissant Richard héritier du trône d’Angleterre. Richard a refuse de donner l'Aquitaine à son frère Jean, qui devient donc «sans Terre».

Le 6 juillet 1189, Henry II meurt, le 20 juillet Richard est intronisé duc de Normandie, dans la cathédrale de Rouen, puis Roi d'Angleterre, le 3 septembre à Westminster.

Il s'engage alors, avec Philippe Auguste, dans le troisième croisade (1190-1192), Richard se montrera particulièrement sanguinaire en faisant massacrer 2700 prisonniers de guerre musulmans. Malgré tout, la légende ne retiendra que le courage dont il fit preuve, et lui attribuera un «coeur de Lion». Mais, pendant le trajet de son retour, il est fait prisonnier par Léopold d'Autriche, puis, livré à l’Empereur Henri VI, qui ne le libèrera, contre rançon, que le 2 Février 1194.

De retour en Angleterre, il fit la paix avec son frère, Jean. Richard Coeur de Lion, pourra alors, à partir de la Normandie et de Château-Gaillard, reprendre la guerre contre Philippe Auguste. Vainqueur à Courcelles en 1198, Richard signe la paix de Vernon en 1199 et va se faire tuer d'une mauvaise blessure reçue en assiégeant un vassal révolté à Châlus, le 6 avril 1199.

Roi

C'est le personnage qui est en haut de la pyramide sociale. Seul Dieu est au-dessus de lui. Le roi a raison même au-delà du droit, et il ne saurait être vaincu : en douter revient à douter de l'empire. Le personnage du roi est très présent dans la littérature épique car elle met en scène le milieu aristocratique plutôt que les autres ordres. Et le roi est le plus haut personnage du milieu aristocratique, il se doit donc d'être présent.

 

S

 

 

Saint-Jacques

Il s'agit de Saint-Jacques de Compostelle, ville d'Espagne qui a été l'un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés de la chrétienté Occidentale. Les pèlerins venaient voir la dépouille de Saint-Jacques le Majeur, qui aurait été déposé là miraculeusement.

 

Sarrasin

Au Moyen Age, son emploi est fortement coloré par les relations de guerre des Croisades. En littérature, le terme sarrasin désigne tout païen, spécialement les musulmans d'Orient, d'Afrique ou d'Espagne.

Seigneur

Le seigneur est le détenteur et responsable d'une seigneurie.

Être seigneur ne signifie pas être noble : un prêtre, un noble, un marchand, un paysan, une femme, une personne ou même une institution peuvent être seigneur, il suffit qu'elle ait les ressources d'acquérir une seigneurie.

 

Seigneurie

La seigneurie est un ensemble de terres, de droits et de devoirs dont le modèle est hérité du Moyen Âge, les rois ayant concédé des parts de leur territoire et de leur pouvoir à des seigneurs pour qu'ils tiennent (gouvernent) la terre en leur nom, en échange de services, notamment militaires. Elle réunit entre les mains d'une même personne la possession d'un fief.

 

Serf

Ce nom apparaît avec le sens de "serviteur". Puis, il désigne ensuite une personne n'ayant pas de liberté personnelle complète, attachée à une terre. Plus généralement, il a désigné une personne qui n'est pas de condition libre. Le serf obéit à un seigneur.

 

Serment

La fidélité à la parole donnée est l'une des vertus qui caractérise la personnalité du chevalier. Ses engagements sont "à la vie, à la mort". Que ce soit vis-à-vis de son suzerain ou de sa dame de coeur, le chevalier est tenu à sa parole.

 

Surcot

Vêtement de sortie, longue tunique sans manche de belle étoffe. Parfois simple jaquette, doublée quelquefois de fourrure. Il y a aussi des surcots simples à laver qu'on porte à table et qui servent de serviettes de table.
Tunique passée sur l'armure, portant les armoiries.

 

Suzerain

Seigneur qui est au-dessus de tous les autres dans un territoire donné. C'est lui qui attribue leurs fiefs (terres) à ses vassaux. La cérémonie qui marque ce moment s'appelle la cérémonie d'investiture : le suzerain cède un fief au vassal et l'assure de sa protection. En échange, le vassal a un devoir d'aide (surtout militaire)  et de conseil envers son seigneur.

Au Moyen-âge, les domaines sont imbriqués. On peut être le suzerain dans son territoire, mais vassal dans un territoire plus grand.

 

T

 

 

Tabard

Désigne généralement un vêtement de dessus au moyen âge et plus spécialement le manteau que les soldats portaient par-dessus leurs armes.

 

Table ronde

Cette table aurait été offerte par Merlin l'Enchanteur au roi Arthur lors de son mariage avec Guenièvre.

On peut donner plusieurs interprétations à sa forme ronde. Elle rappelle notamment celle de la Terre et la course des étoiles. Mai le roi Arthur y voit aussi le moyen de régler les problèmes de préséance. Avec une table rectangulaire, les chevaliers à côté de lui se seraient sentis plus importants que ceux assis à l'extrémité de la table. Placés autour de la Table ronde, ils sont a égalité. Le nombre de ces chevaliers varie selon les récits entre 12 et 150.

Les plus célèbres d'entre eux sont Lancelot du lac, Perceval le Gallois, Keu le Sénéchal, Gauvain et Mordred.

Merlin annonce qu'à cette table s'assiéra un chevalier parfait. On lui réserve donc un siège de "très grande dimension" à la droite d'Arthur. C'est le "siège périlleux", appelé ainsi car, si celui qui s'y assied n'est pas un coeur pur, il est précipité au fond de l'abîme.

Aveuglé par l'ambition, Perceval tente de s'y asseoir, mais, par ce geste, provoque un véritable tremblement de terre. De grandes épreuves vont alors être proposées aux chevaliers pour déterminer le "vrai" chevalier. Arthur sur le conseil de Merlin, demande à chaque chevalier de venir à son retour s'asseoir à la Table pour raconter la vérité sur ses aventures, que ce soit "pour sa gloire ou pour sa honte". Galaad, fils de Lancelot, est le vainqueur de l'épreuve.

Taille

Impôt en argent prélevé par le seigneur sur ses tenanciers (non fixe au départ, puis annuel). Rendue royale en 1440.

 

Templiers

Les premières croisades montrent que rien n'est possible sans soldats aguerris. Arrivés à bout de force, les premiers croisés se sont fait massacrer par les musulmans. C'est ce qui conduit à la création de l'ordre du Temple au début du XXe siècle. Les chevaliers qui entrent dans l'ordre font voeu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Ils portent une croix rouge sur un vêtement blanc et s'engagent à protéger les pèlerins en route vers la Palestine.

Hélas pour eux, les Templiers deviennent vite impopulaires. En effet, ils organisent le pèlerinage de nombreux chrétiens et demandent pour cela beaucoup d'argent. De plus, ils prêtent des sommes importantes à ceux qui le désirent, mais se font rembourser avec des intérêts énormes.

Cette pratique leur crée beaucoup d'ennemis. A leur retour en Europe, le roi Philippe le Bel prononce la dissolution de l'ordre du Temple (en 1307). Les Templiers sont arrêtés et torturés. On les oblige à avouer des crimes qu'ils n'ont pas commis (adoration d'idoles diaboliques, sacrilèges contre la religion). Ils sont alors condamnés, leurs chefs sont brûlés vifs, et le roi confisque tous leurs biens.

Tonlieu

Droit sur les marchandises, soit comme droit de passage/douane (pont, fleuve, porte), soit comme droit de vente. 3 marchandises ne sont jamais exemptées du tonlieu : l'or, les chèvres, les serfs et serves.

 

Tonnelon

C'était une arme de siège constituée d'un ou deux bras qui s'élevaient en hauteur. À l'extrémité de ce bras était installé un gros tonneau dans lequel les archers se plaçaient pour pouvoir tirer au-dessus des remparts. Quelques fois le bras articulé permettait d'être déplacé plus vers l'avant de l'engin de guerre à l'aide de corde.

Tour flanquante

Tour permettant d'effectuer des tirs parallèles au mur à défendre

 

Tournoi

C'est en quelque sorte la forme édulcorée de la bataille épique. Il apparaît dans la troisième partie du XIIIe siècle et cristallise des rivalités qu’on ne peut séparer des préoccupations amoureuses.

 

Trébuchet

C'est une machine de guerre qui sert à abattre les murailles. Très lourd à transporter et de grande dimension (sa verge, longue poutre de bois, peut atteindre 12 m de long), il fonctionne grâce à un système de contrepoids placé à la base de la verge. A son autre extrémité, le projectile est placé dans une poche en cuir. Quand on libère la tête de la verge, le contrepoids descend, la poutre se dresse et propulse la pierre ou le boulet comme le ferait une fronde. Cet engin peut envoyer des boulets de 100 kg jusqu'à 200 m ! Son maniement demande une soixantaine de personnes. Pesant plus de 7 tonnes, il est transporté entièrement démonté sur les lieux de combat.

 

Trône

Pièce de mobilier rare, étant donné qu'il représente le pouvoir suprême. Le prestige du siège étincelant rejaillit sur son occupant, souverain chrétien ou émir sarrasin.

 

Troubadour et Trouvère

Les troubadours et les trouvères sont des poètes et des chanteurs qui célèbrent, à partir du XIIe siècle, l’amour courtois ; ils remplacent peu à peu les ménestrels dans les cours seigneuriales qui deviennent de plus en plus raffinées au fil des siècles. On parle de "troubadour" pour un artiste qui s’exprime en langue d’Oc, et "trouvère" pour un artiste qui s’exprime en langue d’Oïl.

V

 

 

Vassal

Dans le système féodal, "vassal" désigne un homme lié personnellement à un seigneur, dit "suzerain", qui lui concède la possession d'un fief.

Vinage

Impôt sur le vin récolté ou transporté.

1/8eme du vin pressé (le début est le meilleur).
Le seigneur touche 1/3 de toutes les vignes à presser