Au pays des
nuages Un gros nounours Fous de bambous
Fleurir et mourir
Au pays des nuages...
Quel pays étrange ! Le soleil perce à peine l'épaisse couche de brouillard qui baigne les montages. Des pics de 6000 m, toujours enneigés, succèdent à des gorges vertigineuses. Et partout, la forêt, dense et humide, avec ses conifères, ses feuillus de toutes sortes et ses bambous.
Soudain, un aboiement puissant résonne dans la montagne... Comme en écho, un ululement plaintif lui répond, là tout près. Dans l'épais taillis de bambous, une masse noire et blanche se fraie un chemin. C'est un panda...
Un gros nounours...
Grâce à ses larges pattes, armées de griffes puissantes, le panda peut facilement grimper aux arbres et en descendre à reculons. Sa fourrure noire et blanche est son arme. Elle le protège des épines, quand il se déplace dans les épais fourrés. C'est aussi un excellent manteau, qui ne craint ni la pluie, ni le froid. Un liquide huileux rend ses longs poils totalement imperméables. Comme tous les plantigrades, le panda se déplace à 4 pattes, mais il peut aussi se dresser sur ses pattes arrières pour voir plus loin ou atteindre une haute branche. Adulte, il atteint un poids de 100 kg et une taille de 1,60 m debout. On dirait un gros ours en peluche. Son sens le plus développé est l'ouïe, mais il utilise aussi les odeurs pour communiquer. Par contre, sa face a peu d'expression et sa vue est médiocre...
Sa tête massive cache une énorme musculature, nécessairement à la mastication des végétaux. Il a gardé 42 dents, comme les autres ursidés, mais ses puissantes molaires servent à broyer, pareilles à une meule, les durs rameaux de bambous.
Le panda possède une sorte de "6e doigt", constitué par un petit os du poignet très long. Grâce à ce faut pouce opposable, il peut saisir les brindilles, comme nous le faisons avec les doigts de la main.
Avec ses lunettes, ses chaussettes et ses manches noires, le panda a une véritable tenue de camouflage. Le noir, autour de ses yeux, le protège aussi efficacement de la réverbération du soleil.
Fou de bambous ! Personne en vue ? Le repas peut commencer. L'animal coupe d'abord avec ses dents les minces tiges de bambous. Puis, il arrache les feuilles le long de la tige en la laissant coulisser entre son faux pouce et ses autres doigts. La technique est remarquable car pour un panda, saisir le coeur d'un bambou, comme décortiquer une crevette avec des baguettes ! Le panda se tasse maintenant sur lui-même, assis avec le dos rond. Il renifle sa prise et épluche l'écorce pour en savourer le centre, croquant et très sucré.
L'été, le panda ne mange que les feuilles des bambous, riches en protéines.
Le panda est végétarien, mais son appareil digestif est celui d'un carnivore.
Comme les tiges de bambous sont gorgées d'eau, le panda n'a pas besoin de boire. Quel difficile travail pour quelques bouchées ! En plus, comme les bambous sont pauvres en énergie, le panda doit mâchonner des tiges toute la journée, car il lui faut 38 kg de bambous par jour.
Fleurir et mourir
Tous les 40 ans pour
l'une et tous les 100 ans pour l'autre, la catastrophe frappe : tous
les bambous d'une même espèce fleurissent ensemble, puis meurent.
L'année suivante, ils repoussent, mais il faut attendre 20 ans pour
qu'ils nourrissent à nouveau un groupe de pandas ! Alors les animaux
doivent chercher ailleurs leur nourriture, parfois très loin...
Brr.. Quel froid ! L'hiver il descend à moins de 2000 m d'altitude et l'été, il remonter vers 3000 m. Heureusement son épaisse fourrure le protège du mauvis temps. Et puis les forêts de bambous sont pour lui, à la fois une source de nourriture et un abri. Habituellement solitaire, le panda occuper un petit territoire de 4 à 6,5 km². Certains partagent le même domaine, d'autres individus sont nomades et se déplacent sur de grandes surfaces.
Même sous la neige, le panda mange des bambous. Puis il dépose des odeurs le long de ses chemins préférés, grâce aux deux glandes anales qu'il cache sous la queue.
Très discret, il ne laisse de son passage que des traces dans la neige.
Pour se déplacer dans cette forêt épaisse et sombre, les pandas utilisent 11 sons différents. Quand 2 animaux se rencontrent, ils aboient pour se dire bonjour. Mais si l'un d'eux a peur, il se met à grogner, à renifler et à claquer des dents. En déposant des odeurs, ils maintiennent une certaine distance entre eux.
Un mois d'amour A 5 m, on sent l'odeur des pandas amoureux. Nerveuse, la femelle grogne. Elle ne pense qu'à une chose, rencontrer un mâle.
Au pied d'un grand pin, elle lève la patte arrière. Puis elle frotte son arrière-train contre le tronc pour le badigeonner d'un liquide qui sent très très fort. Ce musc va attirer tous les pandas des alentours. Il leur signale que la femelle est prête à s'accoupler. Bientôt, le mugissement d'un grand mâle se fait entendre. Il se rapproche. Il aboie, couine et rugit. Le voilà tout prêt. Devant la femelle en chaleur, il claque les mâchoires et envoie des baisers bruyants. Mais un autre mâle se présente pour conquérir la même femelle. Les deux animaux se font face. Ils grondent et se jettent l'un sur l'autre toutes griffes dehors. Le combat est violent. Les mâles roulent par terre, se redressent et se mordent. Enfin, le plus fort gagne...
Le brouillard enveloppe les amours des pandas. La lune de miel ne durera que 2 jours.
Adorables bébés
Il mesure à peine 15 cm de long et pèse le poids d'une petite orange. Tout rose, sans poils et avec les yeux fermés, il n'a vraiment pas l'air d'un panda.
Seule la femelle panda s'occupe de son bébé. Avec délicatesse, elle le protège et le nourrit pendant 6 mois. Elle pourra élever un petit tous les 2 ans.
Très attentive, sa mère le serre tout contre elle, le lèche et le change de position au moindre cri. Pendant une semaine, elle ne quitte pas sa tanière. Mais elle est inquiète. Au moindre danger, elle change d'abri. Ne pouvant rien faire tout seul, le petit ne quitte pas les bras de sa mère. Même pour téter, la femelle le tient dans une main et l'amène sous son aisselle. Jusqu'à l'âge de 6 mois, le petit panda est totalement dépendant de sa mère.
Long apprentissage Enfin, au mois de janvier, le petit panda fait ses premiers pas dans la neige.
Il arrive maintenant à grimper tout seul aux arbres
Patiente, celle-ci le repousse doucement. Mais attention ! Si un autre adulte s'approche, elle le rejette de son territoire avec violence. Parfois, elle gifle même l'intrus avec ses pattes griffues... Vers 1 an, le petit panda goûte à ses premiers bambous. Il apprend aussi à marquer les arbres et à reconnaître les odeurs de ses voisins. Pour lui, chaque jour est une aventure...
L'adieu Ils recherchent un territoire idéal : une forêt de pins avec un sous-bois de bambous. Les graines de ces graminées poussent mieux sous le couvert des arbres. Et les vieux pins creux procurent des abris aux femelles, quand elles mettent bas.
Le mieux serait de trouver plusieurs espèces de bambous dans la même forêt. Ainsi, les pandas pourraient survivre au moment de la disparition d'une variété à la floraison.
Finalement, les pandas sont très exigeants et leur territoire de rêve devient de plus en plus rare. Un brouillard humide et froid enveloppe les montages de Chine, tandis que le soleil disparaît à l'horizon. Au loin, le long ululement d'un panda solitaire se fait entendre...
Sauver le panda En 15 ans, leur domaine à diminué de moitié, car les paysans chinois grignotent toujours plus la forêt. Et puis, les braconniers les chassent encore, car leur peau vaut vraiment de l'or... Heureusement, depuis 1979, le gouvernement chinois et le WWF ont mis en place un programme pour sauver le symbole mondial de la protection. Pour protéger une espèce, il faut d'abord sauvegarder son milieu de vie et bien connaître ses habitudes. Capturé dans cette trappe, le panda est d'abord endormi avec un liquide anesthésiant. On en profite pour le peser et le mesurer.
Un collier radio-émetteur est ensuite fixé au cou de l'animal. Il enverra jour et nuit un signal qui permettra de le localiser quand il est au repos et de le suivre dans ses déplacements. De précieux renseignements pour connaître ses habitudes.
Chaque minute, le chercheur note où se trouve le panda et ce qu'il fait. Ces cartes d'activités permettent de choisir les meilleures zones à protéger.
Grâce à cette antenne directionnelle, le chercheur peut retrouver à tout moment le panda équipé du collier émetteur.
En captivité En captivité, il est très difficile de faire se reproduire des pandas, car ils sont stressés et ne peuvent pas choisir leur partenaire. Alors on essaye d'aider la fécondation. Mais il n'est pas facile de protéger les nouveaux-nés.
Les autres ursidés... Ils ont finalement décidé de le ranger parmi les ursidés, bien qu'il se soit différencié très tôt des autres ours. Contrairement à ce que l'on croyait, il ne fait donc pas partie de la famille des ratons-laveurs, comme le petit panda, le coati et le kinkajou.
Etrange ! Le petit panda mange des bambous et possède, comme le grand panda, un faux pouce, opposable aux autres doigts. Comme lui, il vit dans les hautes forêts d'Asie. Mais il est moins spécialisé, car il mange aussi des oisillons, des œufs, des insectes et des petits rongeurs. Découvert 50 ans avant son faux cousin, il a la taille d'un gros chat, avec une épaisse fourrure rouge. Mais attention ! ce n'est pas un ours.
L'ours à longues lèvres ou ours paresseux, habite l'Inde et le Sri Lanka. Avec ses longs poils hirsutes, c'est lui le vrai Baloo du Livre de la Jungle. Difficile, il ne mange que des termites et des fourmis ! La mère transporte son petit sur son dos.
L'ours à collier ou ours noir de l'Himalaya, également végétarien, vit dans les mêmes régions que le grand panda et à la même taille. Mais son régime alimentaire est beaucoup plus varié et il hiberne quand il fait trop froid.
L'ours malais est le plus petit et le plus tropical des ours avec un poids de 27 à 65 kg. Il habite les forêts de Malaisie et des pays voisins, ainsi que les îles de la Sonde. Grâce à ses longues griffes, il grimpe volontiers aux arbres. Il est omnivore. Habitant le pays du soleil, il n'hiberne pas.
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