Les Monuments
L'Acropole (Citadelle) est une hauteur rocheuse située à 156
m au-dessus du niveau de la mer. Elle domine le centre de la ville. Il s'agit là
d'une forteresse naturelle et de tous les côtés elle est inaccessible à
l'exception du flanc ouest où est située l'entrée.
Depuis
les temps les plus reculés l'Acropole a tout à la fois été la citadelle et le
centre religieux de la Cité. Elle était vouée au culte d'Athéna et c'est en son
honneur que furent érigés les temples dont la splendeur a fait la célébrité de
ce site prestigieux.
Les
monuments les plus remarquables de la Roche Sacrée - Le Parthénon,
l'Erechtheion, les Propylées et le temple de Niké - ont été construits dans la
seconde moitié du Ve siècle avant J.-C. sous l'inspiration de Périclès et, même
en ruines, ils attestent de la "gloire que fut la Grèce".
La porte d'accès aux proportions monumentales a été
conçue et exécutée par l'Architecte Mnésiclès - qui y a vu là "le
rayonnant diadème de la citadelle des dieux" - entre les années
437 et 432 avant J-C. La seule ouverture pratiquée dans les murs
environnants n'a jamais été complètement achevée en raison de la
Guerre du Péloponnèse qui avait éclaté dans l'entretemps.
Cette
voie d'accès s'étend sur 150 pieds, divisés en un portique central
flanqué de deux ailes asymétriques en deux théories de marbre et
au point de vue architectural, en deux ordres. Dorique à l'extérieur
et ionique à l'intérieur.
A droite des Propylées se dresse sur
une haute plate-forme un petit temple gracieux à huit colonnes d'ordre
ionique. C'est là le temple d'Athéna Niké (de la Victoire Aptère)
construit au Ve siècle av. J-C à l'effet de commémorer les victoires
grecques dans les guerres Mèdes.
Le
Parthénon construit sur l'éminence la plus haute de l'Acropole,
est la création la plus importante de l'architecture grecque antique
et un symbole de la perfection au coin de laquelle a été marqué
l'esprit classique de l'Age de Périclès -Ve siècle avant J-C - l'"Age
d'Or" de l'Histoire grecque.
Il fut construit pendant les
années 447-438 avant J-C par les architectes Ictine et Callicrate.
La composition et les sculptures étaient l'oeuvre du grand Phidias,
qui était aussi le coordinateur du plan dans son ensemble.
Eternel
symbole de la perfection en matière d'esthétique, ce temple était
dédié à la déesse Athéna, Patronne d'Athènes.
D'ordre dorique,
le temple fut construit en marbre extrait du Pentétique. Il a 69,51
m de long et 30,87 m de large. Bien que partiellement en ruines
aujourd'hui - cela est principalement dû au bombardement par Morozini
en 1687 - il n'en continue pas moins a susciter chez ceux qui le
visitent une admiration sans bornes qui confine à l'extase.
L'Erechtheion,
palais mycénien (reliques les plus anciennes et les plus sacrées
de l'Athènes antique), la tombe et la châsse de Cécrops, les marques
qu'y a laissées le trident de Poseidon, l'olivier sacré d'Athéna.
Il fut construit entre les années 421 et 408 avant J-C.
Le plan
fondamental consiste en un rectangle à trois porches disposés à
deux niveaux différents. Ainsi donc à l'intérieur se trouvent les
sanctuaires, dont un est dédié à Poseidon Erechtheus et l'entrée
est sur le flanc nord, tandis qu'il en est également un autre, celui-là
dédié à Pallas Athéna, dont l'entrée est sur le flanc est. Le porche
sur est orné de six statues de Korès. C'est un édifice d'ordre ionique
à la riche et élégante décoration et la disposition des surfaces
y est d'une haute perfection.
La
plus intéressante partie de l'Erechteion est constituée par le Portique
sud des Caryatides. Six statues de belles jeunes filles d'une extraordinaire
valeur artistique. Il émane de cette colonnade une ravissante impression
de souplesse ainsi qu'un charme infini. La disposition des statues
est celle-ci : quatre sur la partie avant et deux sur la partie
arrière. Les chapiteaux de leurs têtes épousent la forme de paniers.
Chacune des Caryatides fait reposer son poids sur celle de ses jambes
qui avance légèrement au-delà de la façade, et toutes produisent
une impression qui allie l'aisance de l'attitude à la fermeté de
la pose.
La seconde Caryatide de la colonnade est une copie en
plâtre. L'original a été emporté par Lord Elgin à Londres en 1801.
Le
nom de Caryatides données à ces statues en des temps ultérieurs
a été emprunté à la ville de Caryae en Laconie.
Le
Théâtre de Dionysos (dit également de Bacchus, l'autre nom du dieu)
est situé sur la pente sud de l'Acropole.
Dès le Ve siècle, le
théâtre athénien officiel se trouvait en ce site et était partie
intégrante du grand sanctuaire de Dionysons et au cours de son festival
des oeuvres étaient représentées. C'est ici que les oeuvres d'Eschyle,
de Sophocle, d'Euripide et d'Aristophane on été jouées pour la première
fois, bien qu'une grande partie des ouvrages en pierre qui s'y trouvent
datent du début du IVe siècle avant J-C. Outre son affectation artistique,
l'on avait également recours au Théâtre pour y tenir des réunions
publiques.
La
plus haute colline (94 pieds) faisant face à l'Acropole est couronnée
par les ruines du monument en marbre de Philopappe, prince syrien
et proconsul romain, honoré de la sorte par les Athéniens en l'an
116 de notre ère en égard à ses dons munificients à la cité.
Le
Theseion (mais il serait plus juste de dire l'Hephaisteion puisque
le temple était dédié à Hepthaistos) est le plus intact de tous
les temples grecs connus. Les éléments constituent un mélange ressortissant
au dorique et à l'ionique.
Il se pourrait que son âge soit légèrement
antérieur à celui du Parthénon. Il se dresse sur une faible éminence
dominant les vestiges fort étendus de l'Ancienne Agora, au pied
nord-ouest de l'Acropole, et fait face au portique romain - reconstruit
sous forme de restauration complète - d'Attale.
Adrien
(ou Hadrien) a complété le temple de Zeus Olympien 700 ans après
que Pisistrate en eût érigé les premières immenses colonnes - 7
pieds 10 pouces de diamètre. Les 104 colonnes en marbre corinthien
du sanctuaire romain étaient d'un tiers plus réduites, bien qu'elles
fussent les plus grosses d'Europe ce qui était d'ailleurs aussi
le cas pour le temple tout entier, 354 sur 135 pieds.
Le général
romain Sylla transporta à Rome, au premier siècle avant J-C les
colonnes entremêlées du temple hellenistique. Les Gênois et les
Vénitiens firent de même avec les marbres d'Adrien, si bien qu'il
ne reste aujourd'hui que 16 colonnes, don't 13 forment un tout sous
leurs architraves.
Le
Stade de marbre, qui peut contenir 70.000 spectateurs, fut construit
en 1895 (Donation Avérof) afin que les premiers Jeux Olympiques
des temps modernes y soient tenus. Il occupe le même emplacement
que le Stade Panathénien de l'antiquité, dont la construction commença
sous Lycurgue en 330 avant J-C et fut complétée en 1 an 140 de notre
ère aux frais de Hérode Atticus, le grand bienfaiteur de la cité
d'Athènes.
Le
cap balayé par le vent ne pouvait qu'être un lieu d'élection pour
y ériger un sanctuaire à Poseidon, où les marins auraient pu offrir
un sacrifice propitiatoire au puissant Dieu de la Mar, avant de
s'éloigner de la sécurité toute relative du Golfe du Saronicos pour
s'exposer aux périls de l'archipel qui grand ouvert s'étendait au
delà.
Le temple archaïque fut détruit par les Perses en 480 avant
J-C, puis reconstruit ainsi que cela fut le cas pour de nombreux
autres lieux d'adoration à travers l'Attique.
Périclès y veilla.
La blancheur immaculée des 12 colonnes doriques qui restent continue
à exercer un effet fascinant, avec pour toile de fond l'azur du
ciel. C'est ainsi que Byron les vit et y grava son nom à même le
marbre. Sur une colline plus basse, au delà des fortifications de
la Guerre du Péloponnèse.
Se dresse le Temple d'Athéna Sounios
un simple rectangle auquel furent ultérieurement ajoutées sur les
deux côtés des colonnes ioniques.
Des
cinq monastères sur l'Hymette, l'hermitage de Kaissariani, bien
que désaffecté de longue date, est de beaucoup le plus romantique.
Construit sur un sanctuaire d'Aphrodite tout près d'une source,
la coupole hexagonale du XIe siècle, soutenue par des piliers ioniques,
se marie en une parfaite harmonie avec le narthex et le clocher
ultérieurs. Les fresques, qui sont du XVIe siècle, illustrent la
Sainte-Vierge assise entre les Archanges dans l'abside et avec les
Apôtres sur le mur nord.
Le
canal de Corinthe commença à être percé en 1882 et les travaux prirent
fin en 1893. L'idée du percement d'un canal à travers l'isthme en
goulot de bouteille qui unit le Péloponnèse au reste de la Grèce
fut conçue les temps classiques et fit l'objet d'une recherche exhaustive
ordonnée par plusieurs empereurs romains.
Le canal actuel a 6.939
yards de long et la longueur de son lit est de 75.5 yards comme
à Suez. La profondeur est de 26.3 yards. Il raccourci le voyage
de la Mer Adriatique au Pirée de quelques 200 miles.
Le
Temple d'Apollon à Corinthe est l'un des plus anciens de Grèce (il
remonte au temps de Périandre, 585 avant J-C). Pendant l'ère classique
grecque, Corinthe avait acquis une grande réputation en tant que
centre commercial et tout autant de prestige pour l'amour qu'elle
portait au luxe et aux plaisirs. Son intérêt maritime lui fit avoir
le dessus au sein du camp anti-athénien dans les querelles qui balayèrent
la Grèce au quatrième siècle avant J-C. En Acrocorinthe qui domine
le site les célèbres hétaîres sacrées eurent en des temps reculés
leur propre temple. Bien plus tard une forteresse y fut bâtie dont
des vestiges étendus demeurent à ce jour et qui passa successivement
sous la domination des Byzantins, de Francs, des Vénitiens et des
Turcs. En 1208 le dernier commandant de cette plate-forme, Léon
Sgouros marcha résolument à la mort en faisant prendre à son cheval
le chemin du précipice des contreforts, plutôt que de se rendre
aux Francs.
Mycènes,
héritière de l'Empire Crétois, a vue sur la mer à travers la plaine
d'Argos. Sa position en hauteur lui permettait de s'assurer une
protection contre toute attaque-surprise lancée par les pirates.
Au
temps où la puissance de la cité était à son apogée (environ l'an
1400 avant J-C), la population était groupée tout autour de la vaste
forteresse centrale où la famille régnante avait sa résidence ainsi
que sa nécropole.
La célèbre Porte des Lions se trouve à l'angle
nord-ouest de la forteresse. Le passage au delà conduit à la nécropole
royale, où Schliemann découvrit en 1876 des trésorts d'une inappréciable
valeur. Au dehors de la forteresse proprement dite gisent les grandioses
et impressionnantes tombes qui comprennent également celle assignée
à Agamemnon. Les pierres surplombant la porte d'entrée ont à elles
seule un poids avéré de quelques 120 tonnes. Après l'inhumation
du chef de la famille la voie d'accès était complètement comblée
de terre afin d'éviter qu'il y ait profanation de la tombe.
La
ville antique d'Epidaure, près de la Côte Est du Péloponnèse était
célèbre du fait qu'elle constituait le centre le plus important
où était pratiquée l'adoration d'Esculape le dieu de la médecine.
Lorsqu'un patien recouvrait la santé à la suite d'un traitement
auquel il était soumis par les prêtres-médecins il dédiait - en
ex-votto dirions-nous aujourd'hui - une réplique de la partie de
son anatomie qui avait été affectée par le mal guéri.
C'est ainsi
que ces lieux contiennent une remaquable collection de ces offrandes
qui exercent un effet fascinant. Entre les limites de l'enceinte
sacrée figuraient également un stade et un grand théâtre. Ce dernier,
qui est l'oeuvre de Polyclète le Jeune (fin du IVe siècle avant
J-C), est de tous les édifices de cet ordre le mieux conservé. Il
peut contenir dans les 15.000 spectateurs et dispose d'une superbe
acoustique. Un festival de drame antique - les "Epidavria"
- y est tenu tous les étés avec le concours de la compagnie du Théâtre
National de Grèce.
Olympie, dans le Peloponnèse Occidental, est située dans
la douce vallée aux pinèdes du fleuve Alphios. Elle a acquis sa
renommée du fait qu'elle servait de réceptacle au sanctuaire de
Zeus et de Héra, mais le site est essaimé par plusieurs autres châsses,
gymnases et ateliers de sculpteurs - c'est dans le stade existant
à ce jour que les Jeux Olympiques furent institués, conformément
à la tradition, en 776 avant J-C et les Grecs évaluaient chronologiquement
le temps à partir de cette date, situant les événements dans telle
ou telle olympiade où ils se produisirent. C'est en ces lieux qu'est
aujourd'hui encore allumé le flambeau sacré qui est acheminé vers
n'importe quel point du monde où les Jeux Olympiques des temps modernes
sont tenus. La Période des Jeux était toujours marquée par une Trêve
Sacrée pendant laquelle tous les peuples de race grecque oubliaient
leurs différences et s'unissaient l'espace d'un moment dans l'esprit
de l'Hellénisme. Au Musée d'Olympie sont exposées des chefs d'oeuvre
qui n'ont pas leur pareil en matière de sculpture, tel l'Hermès
de Praxitèle, la Victoire de Paiane, Apollon et quantité d'autres
trésors d'art.
Reconstitution sanctuaire d'Olympie (Edit. Belin), d'aprés Ph de Carbonnières
Dodone
(Epire), se trouvait la grande châsse de Zeus, "qui gouverna
Dodone deux hivers" et dont l'oracle, qui ne le cédait qu'à
celui de Delphes, était probablement le plus ancien de Grèce.
La
voix du dieu, disait-on, était perçue dans le feuillage rattaché
à la relique sacrée. Le grand théâtre rattaché à la relique sacrée
est légèrement plus grand que celui d'Epidaure.
Delphes
était le centre religieux de la Grèce classique. Adossée contre
les blocs énormes des Rocs Brillants et contemplant à ses pieds
la gorge sauvage du Golfe de Corinthe, c'est là l'un des plus beaux
panoramas qui soient au monde et l'inspiration la plus haute le
hante magnifiquement.
Les Anciens Grecs avait porté leur
choix sur ce point incomparable pour y loger leur Oracle le plus
sacré et le plus renommé, celui d'Apollon qui exerçait son influence
sur les Etats et les individus pendant environ dix siècles (VIIe
siècle avant J-C - IVe siècle après J-C), et c'était là le sanctuaire
et le centre spirituel le plus important du monde connu d'alors.
Les eaux à la limpidité de cristal de la source sacrée de Castalie
venaient sourdre au pied des Roches Phédriades.
L'aire sacrée
comprend aussi un théâtre antique (IIIe siècle avant J-C), un Stade
et un Musée qui comprend de nombreuses statues parmi lesquelles
figure ce chef d'oeuvre de bronze qu'est l'Aurige. Il date de l'an
475 avant J-C.
Les
météores, impressionnants blocs de rocs abrupts (la dénomination
signifie suspendu entre ciel et terre)
constituent un complexe de forteresses qui domine la plaine de Thessalie,
non loin de la ville de Calambaca. Etrangement perchés sur ces "doigts
de pierre" tendus vers le ciel, se trouvent 24 monastères et
couvents, dont seulement quatre sont habités aujourd'hui. Ils contiennent
toute une foule de trésors artistiques et de vieux manuscrits rares.
Le couvent de Roussanou (photo), datant du XVIe siècle jouit d'une
rare renommée en raison de la splendeur de ses peintures murales.
Jusqu'à la fin du siècle dernier l'ascension se faisait au moyen
d'une "cage" dont le mouvement était actionné par les
moines.
Délos,
le cœur du cercle duquel les Iles Cyclades tirent leur nom.Cette
île minuscule, déserte à présent, était de toutes la plus révérée
dans la Grèce antique. On l'y honorait parce que c'était là qu'étaient
nés Apollon et sa sœur Artémis. Les vestiges des reliques sacrées
et le grand centre commercial qui prospéra tout autour de celles-ci
ont apposé le sceau de leur souvenir sur l'île. Les fameux lions
de marbre, qui constituaient une offrande de l'île de Noxos pavent
de leur déterminante présence la Voie Sacrée qui mène aux principaux
temples.
Kos,
la deuxième du groupe, est jolie et verdoyante, c'est une station
de villégiature d'été. Dans l'antiquité elle était fameuse comme
centre de cure où les malades se rendaient de tout le pays du monde,
surtout à l'époque d'Hippocrate (460-370 avant J-C), connu comme
le père de la médecine et né dans cette île.
Les ruines que l'on
voit ici sont ce qui reste du centre de traitement jadis célèbre,
l'Asclepeion, dont le temple était dédié à Esçulape, dieu de la
médecine.