LA VIOLENCE
Birmingham, ville de l'horreur
La mort de quatre fillettes noires tuées (Addie Mae Collins, Denise Menair, Carole Robertson et Cynthia Wesley) par l'explosion d'une bombe dans une église de la ville porte la sinistre réputation de Birmingham (Alabama) à son paroxysme.
Le "Jour de l'enfance" célébré dimanche par les paroissiens noirs de l'église baptiste de Birmingham aura été le jour de la mort. Alors que s'achevait le service, un commando raciste lança d'une voiture une forte charge de dynamite par la fenêtre du RdC de l'église. La déflagration tua quatre petites filles et blessa légèrement une vingtaine de personnes. Dans la mêlée et les incidents qui s'ensuivirent, un jeune garçon fut tué par une balle tirée "en l'air" par un gendarme local, qui visa trop bas.
Le pasteur Martin Luther King conduira le deuil.
Trente huit ans plus tard, le procès du dernier des quatre meutriers présumés ancien membre du Ku Klux Klan (KKK) Bobby Frank Cherry, 72 ans, a été condamné à la prison à vie. Retardé pendant des décennies par la peur des témoins, et plus encore par l'obstruction systématique de la police locale.
Le FBI a attendu 1997 pour rouvrir, sous la pression de la communauté noire, l'enquête sabotée dans les années 1960. Sur les quatre auteurs présumés de l'attentat, Bob Frank Cherry et Thomas Blanton ont été inculptés en même temps en mai 2000. Thomas Blanton a été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité en 2001. Robert Chambliss, connu dans le Klan par son surnom de "Dynamite Bob" a été jugé coupable de l'attentat en 1977 et est mort en prison en 1985. Le dernier suspect, Herman Frank Cash, est décédé en 1994 avant d'avoir été formellement accusé.
Blanton
Cherry
"Dynamite
Bob"
Après quarante et un ans...
Au cours de "l'été de la liberté" en 1964, des milliers de militants rejoignent le Sud ségrégationniste pour faciliter le processus d'inscription des Noirs sur les listes électorales. Le jeune ouvrier noir James Cheney est rejoint dans le Mississippi par deux camarades blancs new-yorkais, Michael Schwerner et Andrew Goodman, tous trois militants de l'association CORE (Congress of Racial Equality). Arrêtés par la police municipale de Philadelphie, les trois militants tombent aux mains du Ku Klux Klan à leur sortie de prison. Leurs corps criblés de balles sont retrouvés quarante-quatre jours plus tard par des agents du FBI.
Watts...
Le 11 Août 1965, des émeutes éclatent à Watts, un quartier pauvre de Los Angeles. Après l'arrestation abusive d'un conducteur noir, le ghetto s'enflamme pendant six jours. Quelques quatorze mille hommes de la garde nationale sont envoyés pour quadriller le quartier. Après de violents affrontements, on dénombre trente-cinq morts dont vingt-huit Noirs, neuf cents blessés, plus de quatre mille arrestation et 30 millions de dollars de dégâts.