Fils du soleil !
La civilisation aztèque a choque les Européens par l’importance des sacrifices humains qu’elle exigeait. Peuple du Soleil, les Aztèques doivent le nourrir de leur propre sang. Les victimes sont très nombreuses. Les sacrifices humains firent l’objet d’une énorme propagande religieuse et politique. Les évêques espagnols y trouvèrent justification de la conquête impitoyable qu’ils assimilaient d’ailleurs à une véritable croisade. Par comparaison, le nombre des sacrifiés aztèques, fut-il plus élevé que celui des victimes de l’Inquisition, des morts provoquées par les guerres religieuses qui ensanglantèrent l’Europe durant ce même XVIe siècle, des condamnés que la Rome impériale envoyait aux jeux du cirque ? Dans le « cenote » de Chichen-Itza, au cœur du pays maya, les archéologues ont recensé 13 hommes, 8 femmes et 21 enfants précipités dans le gouffre, pour appeler la pluie bienfaisante ! Chez les Aztèques, les terribles conséquences de telles pratiques favorisèrent les guerres fratricides qui multipliaient les prisonniers destinés aux sacrifices. En cas de paix, on invente la « guerre fleurie », tournois destinés à fournir des victimes aux dieux exigeants. Enfin, et c’est le plus étonnant, nombreux sont les volontaires : chaque année, un jeune homme « parfait en tous points » s’offre en sacrifice à Tezcatlipoca, symbole de la constellation de la Grande Ourse et du ciel nocturne. L’élu parmi les nombreux candidats représentait le dieu lui-même. C’était lui qui périssait devant se propre image, dans son propre temple, pour sauver le monde. C’est la chair même du dieu que le prêtre ou le fidèle absorbaient, exerçant un cannibalisme rituel, dans une sanglante communion. Mais tous, prisonniers, esclaves ou volontaires, s’offraient à la mort pour être assurés d’une éternité bienheureuse. Plutôt que d’être condamné sa vie entière à de trop pénibles travaux, le captif a préféré périr sur la pierre des sacrifices, ce qui lui assurera une éternité bienheureuse. Il est étendu sur la pierre encore ruisselante du sang des précédents sacrifices. Le grand prêtre lui ouvre la poitrine d’un coup de son long couteau d’obsidienne et lui arrache le cœur. Il présentera cette offrande au Soleil.
La plus haute pyramide de Tenochtitlan, la capitale aztèque, comporte 3 escaliers de 120 marches. Deux temples s’y font face : Huitzilopochtli, à droite, le dieu solaire de Midi ; à gauche, Tlaloc, le dieu de la Pluie. Des sacrifices collectifs se déroulent sur les degrés des monuments : 20 000 victimes en 4 jours. |