Au carrefour des hommes et des dieux

 Les croyances des Aztèques, formées lentement au cours des âges, s’étaient enrichies des dieux empruntés aux peuples qu’ils avaient conquis. C’est pourquoi les Aztèques passaient pour les plus religieux des Indiens. Dans les lointaines origines, un couple suprême représentait le Feu et la Terre. Le Vieux dieu du Feu était figuré par un vieillard veillant gravement sur un brasero. Lors des repas, on lui offrait volontiers quelques miettes de galette et quelques gouttes de pulque. La vieille déesse Coatlicue portait une ample jupe, constituée de serpents menaçants, symboles des profondeurs souterraines. Les cultures, surtout celle du maïs, exigeant quantité de pluies sur les hauts plateaux secs du Mexique, provoquèrent le culte de Tlaloc, le très ancien dieu de l’Eau et de la Pluie. Il jouait un rôle majeur à Teotihuacan, la cité des dieux. Dans l’ancienne pyramide de Quetzalcoatl, Tlaloc alterne avec le « serpent à plumes » ; ses gros yeux ronds caractéristiques sont faits de cercles d’obsidienne. Mais le plus célèbre des dieux est sans doute ce « serpent à plumes », le divin Quetzalcoatl, symbolisant à la fois la mort (c’est un serpent) et la résurrection (il porte les plumes éblouissantes de l’oiseau Quetzal).

 

 Les astres avaient une place importante dans le panthéon des Aztèques. Ils se considéraient comme le peuple du Soleil et adoraient le disque solaire. Ils lui offraient l’ »eau précieuse », c’est-à-dire le sans humain, pour que le monde continue de vivre. La destinée de chaque homme dépendait étroitement des astres qui présidaient à sa naissance. Concilier les cultes dus aux dieux avec les exigences de ses propres planètes constituait l’essentiel de la vie et absorbait une part énorme des énergies et des ressources de chacun.

Au sommet de la pyramide d’Acatitlan, se dresse le temple consacré au Soleil mort et à Tlaloc, le dieu de la Pluie. Le grand prêtre les invoque, demandant la continuation de la vie et du soleil et des pluies bénéfiques indispensables au maïs.

 

 

 Le Vieux dieu du Feu, représenté par un vieillard au visage ridé, porteur d’un brasero, est le plus ancien des dieux. Sans doute fut-il inspiré des volcans, dont les cônes, pyramides naturelles, dominent la lagune de Mexico. Un prêtre veille sur la flamme du foyer symbolique.

 Le grand Pacal, souverain-prêtre de Palenque, est mort. Comme en Egypte, son sarcophage monolithique repose dans la crypte ensevelie sous la pyramide des inscriptions. La grande dalle glisse pour fermer le tombeau… Nous sommes au IXe siècle.

 

 

 Dans la grotte profonde de Balancanche, que parcourt un ruisseau souterrain, une procession de prêtres transporte solennellement l’urne funèbre contenant les cendres d’un chef vénéré. Elle reposera auprès de dizaines d’urnes semblables.

 A la fin du XIIIe siècle (Saint Louis meurt à Tunis en 1270), les Incas errent de campement en campement, sur les hautes terres des Andes. Leur chef, Manco Capac, porteur d’un bâton d’or, cherche une région pour s’y fixer. Là où s’enfonce son bâton, il fondera Cuzco.