La vie au rythme des astres
A Chichen-Itza, vers l’an 1000, un curieux escalier en forme d’hélice, le « caracol », donne accès à une chambre d’observations astronomiques au sommet d’une tour colossale. Ce véritable observatoire est rectangulaire, muni de 7 fentes très étroites, donnant sur la campagne. Des visées permettent des observations précises : direction du sud ; position de la Lune lors de son coucher ; directions du coucher du Soleil le 21 mars et le 21 septembre lors des équinoxes (alors que les jours sont égaux aux nuits) ; directions du coucher du Soleil aux solstices d’été et d’hiver (alors que les jours sont les plus longs et les plus courts de l’année). Dans le domaine de la pensée, le continent n’est pas en retard sur la vieille Europe. Les connaissances mathématiques sont remarquables dans le monde indien. Les Mayas utilisent un système à base 20 avec 3 signes seulement, dont le « zéro ». (Le zéro, connu vers le premier millénaire avant notre ère à Ceylan, sera introduit en Europe grâce aux Arabes, seulement vers le VIIIe siècle.) Par un véritable génie dans le maniement des chiffres, les Mayas atteignent une précision plus grande que celle de notre Occident dans les calculs astronomiques. Ils utilisent des chiffres entiers pouvant dépasser le milliard ! De même, le monde aztèque connaît le disque, comme le prouve le grand calendrier solaire de Tenochtitlan. Mais il en ignore l’application pratique : l’usage de la roue, même si, curieusement, sur le plateau mexicain, de fragiles roues d’argile sont montées sur des jouets, modèles réduits de charrettes. Les Aztèques adoptent le calendrier religieux maya et divisent le temps en cycles de 52 ans, le siècle aztèque. Ils y trouvent des repères pour comprendre et prévoir la succession des phénomènes naturels. Le calendrier maya est plus précis que le nôtre. Il comprend un calendrier religieux de 260 jours, divisé en 13 groupes de 20 jours, employé avec un calendrier civil, établi sur le Soleil, de 365 jours. Celui-ci comportait 18 groupes de 20 jours, soit 360. Gravissons avec ces prêtres mayas l’escalier conduisant au grand observatoire astronomique de Chichen-Itza. Plus tard, les Espagnols baptiseront ce monument le « caracol », à cause de son escalier intérieur à vis.
Sur la place sacrée de Machu Pichu, perdue dans les Andes centrales à 2 300 mètres d’altitude, se dresse la « Pierre solaire ». Ce monolithe de forme étrange, à base trapézoïdale, taillé dans le rocher, est le cœur de la cité. Les prêtres incas y saluent chaque jour le lever du Soleil. |