Les jeux et les fêtes

 Le jeu de pelote, ou « tlachtli » est né sans doute chez les anciens Olmèques, dans le pays du caoutchouc. Il réclame un vaste terrain en forme de « H » allongé. Deux équipes doivent faire passer une lourde balle de caoutchouc au travers de deux anneaux de pierre verticaux, scellés à 3 mètres du sol. On penserait à une partie de basket dont les paniers seraient verticaux. Les joueurs ne doivent toucher la balle qu’avec leurs hanches, coudes ou genoux. Plus tard, le tlachtli prit une signification religieuse : le mouvement de la balle symbolise celui du Soleil dans le ciel. La traversée de l’anneau matérialise le passage de l’astre au zénith.

Le tlachtli passionnait des foules nombreuses. Les grandes cités, comme Chichen-Itza, Tajin, Uxmal, Tikal, Copan, en possédaient plusieurs, de grandeurs différentes selon l’importance religieuse de la partie. Celle-ci donne lieu à des paris considérables, aux enjeux variés : vêtements, ou plumes, ou esclaves. Quant aux joueurs, l’enjeu est terrible : c’est la mort pour les perdants !

 

 Le jeu du « volador », pratiqué par les ethnies du golfe de Vera Cruz, reste pacifique, mais garde une valeur symbolique. Il participe aussi au culte du Soleil. A une première phase statique, constituée de chant, de musique et de danse au sommet d’un mât de 30 mètres, succède l’ »envol ». Travestis en oiseaux, le corps tout emplumé, les 4 danseurs s’élancent d’un grand mât dans le vide, retenus par de longs câbles qu’ils ont soigneusement enroulés et pliés comme les cordes d’un parachute. En tournoyant la tête en bas, ils planent littéralement, exécutant des cercles de plus en plus larges, de plus en plus lents ; par un magnifique rétablissement, ils touchent enfin le sol.

Une toute enthousiaste se presse au jeu de pelote à Chichen-Itza dans le Yucatan. C’est le plus vaste terrain de jeu de toute l’Amérique : 75 mètres de long ! Deux équipes s’affrontent pour faire passer la balle de caoutchouc durci dans l’anneau vertical.

 

 

 Les fresques récemment découvertes du temple de Bonampak permettent d’imaginer le faste des cérémonies mayas. Les hérauts annoncent le grand défilé des prêtres. Ils jouent une lente et saisissante mélopée, dans leur longue trompe de bois.

 Des lignes tracées sur le sol, en forme de croix, délimitent 52 cases, autant que d’années dans le siècle aztèque. Ce jeu ressemble à notre marelle, où il s’agit de pousser un palet en sautant à cloche-pied. Ici, les petits Indiens jouent avec des haricots à une sorte de jeu de l’oie. C’est le « patolli ».

 

 

 La danse du « volador » est caractéristique du golfe de Vera Cruz. Elle se déroule à l’aide d’un grand mât. Au sommet, trône le chef de danse jouant du « chirimaya » (flûte de bambou) et du « tun » (tambour). Au-dessous de lui

 « Admirez mon adresse », dit le père Eskimo devant sa jeune fille éblouie et son fils avide de l’imiter. Des dizaines et des dizaines de fois, il embroche la boule d’ivoire sur son poinçon. C’est le jeu du bilboquet, l’un des plus vieux du monde.

 

 La cadence du « balafon », lente et sourde, puis précipitée et sonore, rythme la danse des guerriers de Patagonie, porteurs de lance. Frappées par deux massues de bois dur, les planchettes font résonner les calebasses plus ou moins grosses, provoquant des sons de hauteur différente.