A
l’abri des châteaux forts
et des forteresses
Donjons,
citadelles ou remparts…
Au
Xe siècle, alors que se constitue peu à peu le système féodal, l’Europe
occidentale subit plusieurs vagues d’envahisseurs, en particulier les Normands,
les Sarrasins et les Hongrois.
Les
pillages créent une insécurité grandissante. Afin de se protéger, les seigneurs
construisent des mottes, élévations de terre artificielle de 10 à
La
tapisserie de Bayeux témoigne de l’importance du château à motte. Toutes les
forteresses qui y sont représentées figurent sous la forme d’une motte
surmontée d’une tour carrée.
Château
à motte
Dès
le Xe et XIe siècles, les donjons sont édifiés en pierre. Ils adoptent d’abord
le plan carré, comme le donjon de Chambois en Normandie. Ces ouvrages défensifs
à plusieurs étages servent également de lieu de résidence aux seigneurs.
Les
donjons deviennent rapidement le symbole du pouvoir féodal.
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Donjon (photo de 1904) |
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Forteresse de Saladin |
Au
XIe et XIIe siècles, apparaissent des châteaux forts d’un type plus élaboré.
Erigés dans des sites naturels faciles à défendre, ils sont dotés de structures
nouvelles.
Autour
du donjon se constituent des courtines flanquées de tours et de fossés.
L’ensemble
est couronné de chemins de ronde sur hourds de bois, puis sur mâchicoulis en
pierre.
Une
série d’enceintes concentriques est orientée vers le dernier réduit défensif,
le donjon. Cette disposition permet de mieux résister aux armes de siège :
échelles, béliers, catapultes ou trébuchets.
Baliste |
Bélier |
Catapulte |
Mangonneau |
Trébuchet |
Au
XIIIe siècle, les demeures royales deviennent le modèle des châteaux forts.
Parmi
les siècles célèbres figure celui de la forteresse cathare de Montségur, qui,
en 1244, résiste pendant dix mois. Tours, mâchicoulis, portes d’entrée à
pont-levis ou archère… les ouvrages défensifs se multiplient et deviennent de
plus en plus imposants. Le but est aussi d’impressionner l’ennemi, selon le
principe de dissuasion inséparable de toute défense.
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A
partir du XIIIe siècle, les villes deviennent un enjeu majeur dans la lutte
opposant rois capétiens et grands féodaux. Le symbole en est Carcassonne,
aujourd’hui la plus imposante forteresse médiévale d’Europe avec sa double
enceinte de murs ponctuée de tours fortifiées. La décision de fortifier
Guérande a été prise en 1343 après le sac de la ville par Louis d’Espagne. Avec
ses remparts flanqués de dix tours qui la cernent sur deux kilomètres, elle est
surnommée
La
Cité de Carcassonne
http://www.carcassonne.culture.fr/
Dès
1440, l’apparition de la « poudre noire » provoque la « crise du
boulet ». Confrontés à la puissance de l’artillerie, les châteaux forts
médiévaux doivent évoluer et adoptent des solutions de fortune : ajout de
tours à canons, élévation des courtines, adaptation des embrasures pour le tir
des mousquets, ou apparition des archères canonnières.
Canon
Eglises
et abbayes fortifiées
Dans
la ville d’Albi, qui donna son nom à la croisade contre les Cathares, la
cathédrale-forteresse a pour vocation de réaffirmer la puissance de l’Eglise
catholique dans cette région. Les courtines de briques sont flanquées d’épais
contreforts extérieurs, le clocher-donjon s’élève à
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Toutefois,
dans les périodes troubles du Moyen Age, la fortification des églises et des
monastères est surtout entreprise pour assurer la protection des religieux et
des populations contre les envahisseurs.
Pendant
la guerre de Cent Ans, de nombreuses églises fortifiées le long des côtes du Sud-Ouest, leurs
clochers-donjons servant de tours de guet.
L’invulnérabilité
du Mont-Saint-Michel s’explique par son insularité, les sables mouvants, ses
fortifications.
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L’église
d’Esnandes, fortifiée pendant la guerre de Cent Ans, possède tous les ouvrages
défensifs d’un château : mâchicoulis, échauguettes, créneaux, bretèches et
meurtrières.
L’Eglise d’Esnandes
La
poste noire ou
La
peste noire ou Grande Peste s’est déclenchée en Inde en 1346 et fut importée en
Europe par les navires génois. De 1347 jà 1352, elle tue de 25 à 40 millions de
personnes. Très vite, les villages se referment sur eux-mêmes et les villes
instituent des « capitaines de la peste » qui exigent des
« billets de santé » à tout nouvel arrivant.
Les
maisons des pestiférés sont barricadées et marquées d’une croix noire. Ces
mesures se révèlent peu efficaces : la panique et l’ignorance médicale
contribuent à propager la maladie.
L’Hôpital
Saint-Louis a été construit en 1607 à l’extérieur de l’enceinte de Paris afin
d’isoler les victimes de la peste.
L'Hôpital
Saint-Louis
Habit
des médecins
Si
la peste renaît périodiquement en Occident jusqu’au XVIIe siècle, les mesures
deviennent plus efficaces. Aux portes des villes et dans les ports, la
quarantaine se généralise, tandis que les lazarets étroitement surveillés sont
installés à l’extérieure des murs. Après une dernière apparition en 1720 à
Marseille et en Provence, la peste disparaît de l’Occident.