Les Orléans

 

Marie-Amélie de Bourbon-Sicile

(1782-1866


Epouse de Louis-Philippe Ier (en 1809)

Descendant des familles d'Autriche, d'Espagne et apparentée à la famille de France, fille de Ferdinand Ier roi des Deux-Siciles, Marie-Amélie peut se prévaloir d'un prestigieux lignage.

Dans sa jeunesse, elle tremble en écoutant les histoires de la Révolution française et surtout la nouvelle de la mort de sa tante, Marie-Antoinette. C'est dans ce contexte troublé que la jeune fille fait l'objet de divers projets matrimoniaux. La piste de Louis-Philippe d'Orléans est retenue. Le mariage est célébré à Palerme en 1809 alors que Napoléon règne à Paris. Marie-Amélie donne dix enfants à son époux et apparaît comme une excellente mère de famille.

Pieuse et discrète, elle forme avec Louis-Philippe un couple qui tranche avec les autres modèles de la lignée royale. Marie-Amélie est plus respectée à la cour où l'on apprécie son royalisme exacerbé, sa stricte conduite catholique et son statut de nièce de Marie-Antoinette. A l'issue de la révolution qui chasse Charles X du trône en 1830, Marie-Amélie est placée face au pire dilemme de son existence. Cette femme élevée dans le strict respect des traditions ne peut cautionner un mouvement de révolte populaire. Néanmoins, elle se doit d'être solidaire de son époux et d'accompagner son destin. Elle est donc obligée de coiffer cette "couronne d'épines" (selon ses propres mots) qui en fait une "reine des Français". Elle ne goûte guère sa position de reine placée sur le trône à la faveur d'une révolution mais elle s'applique à remplir son rôle.

En vérité, elle se console en menant une vie de famille exemplaire même si elle assiste avec peine à la disparition des valeurs qui ont toujours été les siennes. Fidèle à son époux, elle le soutient et lui apporte le réconfort dont il a besoin. Elle se soucie peu des moqueurs qui voient en eux un couple bourgeois ; elle aime Louis-Philippe et le roi le lui rend son amour.

C'est une autre révolution qui chasse Louis-Philippe du trône en 1848. Marie-Amélie est la femme de la situation. Face à un mari anéanti, elle se charge d'organiser l'exil en Angleterre et apparaît comme le véritable chef de la famille. Elle entretien notamment une correspondance suivie avec sa fille Louise-Marie devenue la première reine des Belges en épousant Léopold Ier.

Elle meurt en 1866 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. La femme qui ne voulait pas être reine sera la dernière reine en France.