Les Capétiens directs

 

Adélaïde d'Aquitaine

(Vers 945-1004)


Epouse de Hugues Capet (en 970)

Le père d'Adélaïde (Guillaume Tête d'Etoupe, duc d'Aquitaine) est en guerre contre Hugues Capet, et Adélaïde épouse le duc de France pour ramener la paix entre les belligérants.

On connaît peu de chose de la vie d'Adélaïde sinon que les chroniqueurs ont souvent insisté sur sa grande piété. Son destin est étroitement lié à celui de son époux Hugues Capet, élu roi à Senlis après la mort de Louis V des suites d'une chute de cheval.

Hugues devient roi de France et consolide rapidement la dynastie en associant au trône son fils Robert. Après la mort de son époux, Adélaïde souffre du comportement de son fils qui s'est épris d'une cousine veuve, Berthe de Bourgogne. La réaction du pape, qui brandit le spectre de l'excommunication, fait trembler la reine très pieuse. Avant de mourir, Adélaïde a la satisfaction de voir son fils renoncer - au moins pour un temps - à cette romance sulfureuse.
 

Suzanne-Rosala de Provence

(Vers 937-1003)

 

Epouse de Robert II (en 988)

Parmi toutes les reines de France, Rosala connut l'une des plus tristes destinées. Fille de Béranger II, roi de Provence et d'Italie chassé de son trône, elle vit sa jeunesse en exil dans un donjon du roi de Germanie, Othon.

Elle conclut un mariage d'alliance vers 966 avec Arnoul II comte de Flandre et devient veuve quelque vingt ans plus tard. A cause de son âge (une cinquantaine d'années), elle songe à se retirer, mais c'est compter sans les ambitions d'Hugues Capet. Le nouveau roi de France s'intéresse à la dot de la dame et décide de la marier à son fils, Robert. Pour l'occasion, Rosala devient Suzanne.

Evidemment, la reine est incapable de donner un héritier au trône et Robert n'hésite pas à la répudier tout en conservant sa dot territoriale. Suzanne se retire en Flandre, auprès de son fils Baudouin IV, où elle mène une vie discrète jusqu'à sa mort en 1003, à l'âge de soixante-cinq ans. Reine de France malheureuse, elle n'est pas inhumée à Saint-Denis mais en Flandre, auprès de son premier époux.
 

Berthe de Bourgogne

(Vers 964 - Vers 1024)

  Epouse de Robert II (en 996)

Avec pour père Conrad, roi de Bourgogne, et pour mère Mathilde, fille du roi Louis IV d'Outremer, Berthe possède des origines prestigieuses. La tradition affirme que c'est la grande beauté de Berthe qui est à l'origine du coup de foudre de Robert le Pieux... Hélas, quand elle rencontre le roi, Berthe est mariée à Eudes, comte de Blois, et déjà mère de plusieurs enfants.

S'agit-il d'un signe du destin ? Toujours est-il que le mari de Berthe et le père de Robert meurent à quelques mois de distance.

Plus rien n'empêche dès lors Robert de convoler en justes noces avec Berthe. L'hymen est le début des problèmes pour le couple qui se heurte à l'opposition du pape. Le souverain pontifie juge l'union incestueuse. Robert étant le cousin de Berthe.

La situation empire et le pape va jusqu'à frapper tout le royaume d'interdit. Cette fois, la situation est devenue intenable pour Robert qui, la mort dans l'âme, chasse Berthe de Bourgogne. L'ambiance délicate de l'an mille n'arrange gère les affaires du couple. Toutefois, Berthe ne quitte pas l'entourage royal. Elle tente de récupérer son pouvoir sans y parvenir. Elle reste cependant à la cour et accompagne son cher Robert dans ses pérégrinations jusqu'à la fin de sa vie au parfum de scandale.
 

Constance d'Arles

(Vers 984-1032)



Gisant
Epouse de Robert II (vers 1003)

Fille de Guillaume II, comte d'Arles, et d'Adélaïde d'Anjou, Constance possède trois atouts de choix pour intéresser Robert II ; elle est de descendance royale, elle est jeune et elle est jolie. L'arrivée d'une reine du sud à la cour transforme les habitants. On y apprend des moeurs plus raffinées, mais l'entente entre le monarque et sa nouvelle épouse n'est pas des plus harmonieuses.

Certains témoins décrivent Constance comme une femme ambitieuse et colérique. La présence de Berthe n'est probablement pas étrangère aux désaccords qui ravagent le couple. Le voyage de Robert à Rome pour obtenir la dissolution de son union inquiète la reine qui se voit déjà contrainte d'abandonner le trône. Le roi accuse son épouse d'avoir participé au meurtre de son favori.

Elle donne néanmoins cinq enfants au souverain. Le premier fils, Hugues, est couronné (selon la coutume capétienne) mais meurt du vivant de son père. Le deuxième devient roi sous le nom d'Henri Ier et le troisième devient duc de Bourgogne. Constance a laissé dans l'histoire le souvenir d'une reine autoritaire et implacable. Faut-il y voir la blessure d'une femme bafouée ou un trait de caractère ?

Une chose est sûre, elle a attisé la rivalité de ses fils contre leur père et favorisé son troisième héritier qui était son préféré. Elle semble aussi avoir participé à la persécution des hérétiques entamée par son époux. Constance meurt un an après Robert II et est inhumée à Saint-Denis.
 

Mathilde

(1027-1044)

  Epouse de Henri Ier (en 1043)

Fille Luidolf, margrave de Frise, on sait peu de chose de Mathilde.

La couronne de France, toujours soucieuse de conclure des unions dynastiques pour se ménager les bonnes grâces de ses voisins, caresse peut-être la volonté de se rapprocher du Saint-Empire. La jeune fille épouse le roi de France Henri Ier en 1043 et meurt un an plus tard, sans avoir donné d'héritier à la couronne.
 

Anne de Kiev ou de Russie

(Vers 1024 - Vers 1080)


Epouse de Henri Ier (en 1051)

Pour la première fois, un roi de France décide d'aller chercher son épouse très loin de ses frontières. Le choix se porte sur Anne de Russie (ou Anne de Kiev), fille du puissant et lettré Iaroslav Ier, duc de Russie. La jeune femme vit à Kiev, une ville qui est alors en plein essor et dans laquelle son grand-père avait établi le christianisme. Il n'y a donc aucun obstacle à l'union des couronnes de France et de Russie.

Après de longues négociations, le mariage est célébré en 1051. La reine est belle et dotée d'une bonne santé. Elle évolue au sein d'une cour modeste où elle essaie de reproduire l'ambiance cultivée qu'elle a connue lors de sa jeunesse. Anne accompagne souvent son époux qui voyage à travers le royaume, mais elle apprécie particulièrement la ville de Senlis qu'elle préfère à Paris.

La reine donne un fils à son mari. Le prénom choisi, Philippe, est inhabituel et reflète l'influence slave d'Anne. En 1060, Henri Ier s'éteint et le nouveau roi n'a que sept ans... La situation est délicate pour Anne dont on voit mal comment elle pourrait assurer la régence. Celle-ci est confiée à l'oncle de Philippe, mais Anne demeure associée à la vie de la cour.

La reine rencontre l'amour en la personne de Raoul de Crépy. L'homme est déjà marié mais il enlève Anne et fait peser le poids de l'adultère sur son épouse pour faire casser son union. Les amoureux se marient en 1062. L'épouse répudiée va se plaindre au pape qui exige de Crépy qu'il renvoie Anne et reprenne son épouse légitime. Malgré l'excommunication, ils continuent à vivre ensemble et réussissent même à se réconcilier avec le roi Philippe qui leur battait froid. Raoul meurt en 1074 et Anne achève sa longue vie dans un couvent non loin de sa bonne ville de Senlis, vers 1089.
 

Berthe de Hollande

(Vers 1055-1094)



 

Epouse de Philippe Ier (en 1071)

Fille de Florent Ier comte de Hollande et de Gertrude de Saxe, Berthe épouse Philippe Ier, désireux d'affermir le pouvoir royal. A cette époque, Guillaume, duc de Normandie a conquis l'Angleterre et fait figure de dangereux rival pour le roi de France.

De son côté Berthe s'inquiète de ne pas réussir à donner d'hériter au roi. Elle finit par faire appel aux prières d'un homme de foi pour accomplir son plus cher voeu. Nul en sait d'où provient le miracle, mais elle engendre bientôt un fils (le futur Louis VI le Gros). Elle donne ensuite d'autres enfants au roi, ce qui ne l'empêche pas de la répudier après vingt ans de mariage pour épouser Bertrade, la fille d'un vassal.
 

Bertrade de Montfort

(Vers 1060-1092)


Epouse de Philippe Ier (en 1092)

Bertrade figure au premier rang de toutes les souveraines de France qui véhiculent une image sulfureuse. Mariée au comte Foulques IV d'Anjou, on la décrit comme belle et sensuelle. Dès son vivant, la légende s'est emparée d'elle. Certains chroniqueurs racontent qu'elle a été enlevée parle roi de France, d'autres qu'elle l'a rejoint volontairement. Toujours est-il qu'ils convolent en 1092 alors qu'ils sont déjà tous les deux mariés.

Le clergé s'indigne de cette union mais Philippe fait la sourde oreille. Bertrade est une femme voluptueuse qui donne des enfants au roi. De guerre lasse, le roi promet de ne plus avoir de relation charnelle avec sa chère Bertrade. La chronique a gardé le souvenir du roi et de la reine arrivant pieds nus devant le Saint-Père. Il semble que les deux amants aient poursuivi leur relation par la suite mais cette fois le pape fait mine de ne rien savoir.

Philippe meurt en 1108 et Bertrade prend le voile au monastère de Fontevrault où elle ne réussira jamais à se faire aux exigences de la vie religieuse.
 

Adélaïde de Savoie

(Vers 1100-1154)


Epouse de Louis VI le Gros (en 1115)

Fille d'Humbert II de Savoie et de Gisèle de Bourgogne, Adélaïde a également la particularité d'être la nièce du pape Calixte II. A une époque où la couronne de France a grand besoin de réconciliation avec Rome, ces épousailles semblent d'excellent augure.

Certes, Louis VI a la réputation d'être un roi paillard et amateur de bonne chère. Il est en outre un incorrigible batailleur. Son union avec Adélaïde le ramène sur le droit chemin en manière de vie privée, même s'il ne renonce pas à son penchant pour les combats.

La reine n'est pas belle femme, mais ceux qui l'approchent vantent sa gentillesse, sa piété et sa sensibilité. Elle donne huit enfants au roi.

Le premier, Philippe, est associé au trône avant de mourir deux ans plus tard. C'est ensuite son deuxième fils, Louis, qui est associé au trône en 1131. Adélaïde, qui semble jouer un véritable rôle politique auprès de son époux, devient veuve en 1137. Elle n'a que trente-sept ans et laisse son fils gouverner puisqu'il est déjà en âge de le faire.

La reine épouse alors Mathieu de Montmorency avec lequel elle mène une vie épanouie pendant plus de quinze ans. En 1153, arrivée à l'automne de sa vile, elle se retire à l'abbaye de Montmartre pour se rapproche de Dieu. Elle y meurt quelques mois plus tard en 1154.
 

Aliénor d'Aquitaine

(1122-1204)



 
Epouse de Louis VII le Jeune (en 1137)

Fille du Duc d'Aquitaine Guillaume X et d'Aliénor de Châtellerault, Aliénor grandit dans l'atmosphère brillante d'une cour ouverte aux jeux de l'esprit, à la musique des mots et aux finesses de l'art. Guillaume X n'a pas de fils et c'est Aliénor qui doit lui succéder. En bon vassal, il confie à son suzerain le roi Louis VI le soin de la marier. Ce denier réussit un joli coup en lui destinant l'héritier du trône, le futur Louis VII. Ainsi, la riche Aquitaine tombera dans l'escarcelle royale.

Louis VI meurt le jour même des noces de son fils. Voilà que les deux époux se retrouvent rapidement propulsés sur le devant de la scène, écrasés par le poids de leur  nouvelle charge.

Louis VII semble être sincèrement amoureux de son épouse, mais Aliénor lui reproche son austérité quasi monacale. La cour est terne pour Aliénor, une jeune femme joyeuse, raffinée et très consciente de sa beauté. Elle fait venir des artistes du sud qui donnent un peu d'éclat à la cour.

Hélas, Aliénor n'accomplit pas le devoir dynastique que l'on attend d'elle et ne donne qu'une fille au roi. Par ailleurs, les Grands du royaume lui reprochent la domination qu'elle exerce sur son mari. Aliénor s'implique dans la Croisade et collecte de l'argent pour l'entreprise de foi. Mais, au fur et à mesure du périple des Croisés, les époux s'éloignent inexorablement au point de rentrer chacun de leur côté pour la Sicile. L'Orient a offert à la reine le faste et le raffinement qui faisaient défaut à la cour de France. C'est une Aliénor transfigurée qui rentre au pays. En 1149, les souverains sont reçus par le pape Eugène III qui tente de les réconcilier. L'entreprise du Saint-Père semble porter ses fruits et les deux époux rentrent à Paris. Aliénor donne un autre enfant au roi mais il s'agit encore d'une fille...

A cette époque, la reine n'est pas insensible au charme d'un seigneur de la cour, Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et du Maine, également héritier de la couronne d'Angleterre. En 1151, le mariage d'Aliénor et de Louis est rompu pour cause de consanguinité. Elle épouse peu de temps après Henri Plantagenêt qui a douze ans de moins qu'elle. L'année suivante, elle lui donne un fils et ensuite sept autres enfants.

A la mort du roi d'Angleterre, les époux quittent le continent pour regagner Londres où ils se font acclamer. Commence alors un règne où Aliénor prend une part active dans les affaires politiques. Il s'agit d'organiser un pays en plein chaos et le couple s'y entend à merveille. Hélas, Henri finit par se détourner de son épouse au profit de sa maîtresse, Rosemonde.

Aliénor se réfugie à Poitiers où elle reconstitue une nouvelle fois une cours raffinée à son image. Guidée par l'envie de vengeance, elle en profite pour monter ses fils contre leur père. Quand trois des fils d'Henri se réfugient à la cour du roi de France, le roi d'Angleterre entame une guerre qui lui permet d'arrêter Aliénor. Celle-ci est enfermée à Chinon, puis en Angleterre. Ce n'est qu'à la mort de son époux en 1189 qu'elle retrouve la liberté et peut à nouveau assurer le pouvoir.

Très proche de son fils préféré Richard Cœur de Lion, elle vit l'épopée de la troisième croisade, les intrigues sur Jean sans Terre et la captivité du roi Richard. Elle réussit à rassembler l'argent de la rançon et va personnellement libérer le souverain légitime. Elle vit le drame de la mort de Richard en 1199 et se rend en Castille pour aller y chercher Blanche, la princesse destinée au futur Louis VIII.

Ensuite, elle se retire à Fontevrault dont elle fait le cœur spirituel de l'immense domaine Plantagenêt. Entrée dans la vieillesse, elle assiste à l'écroulement de l'oeuvre de sa vie par la faute d'un souverain malhabile. Elle s'éteint en 1204 après une longue existence d'aventures, de réussites et de déconvenues.
 

Constance de Castille

(Vers 1136-1160)



 
Epouse de Louis VII le Jeune (en 1154)

La fille du roi de Castille eut la lourde tâche de succéder à Aliénor d'Aquitaine auprès de Louis VII. Dotée d'une éducation très pieuse, elle a tout pour plaire au souverain auquel elle donne une première fille. Elle accomplit le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle avec son époux et meurt peu après son retour à Paris. Elle venait de donner naissance à une nouvelle petite fille qui ne lui survit que quelques jours.

Adèle de Champagne

(Vers 1140-1206)


Epouse de Louis VII le Jeune (en 1160)

Fille de Thibaut II de Champagne, Adèle sait ce que l'on attend d'elle dès son mariage. Louis VII n'a toujours pas d'héritier et il se prend d'affection pour cette jeune femme deux fois plus jeune que lui. Adèle obtient des charges pour ses frères et comble le roi en lui donnant, après cinq ans de mariage, un fils prénommé Philippe (le futur Philippe-Auguste).

Le roi est probablement très épris de son épouse. Le prince Philippe est associé au trône dès l'âge de quatorze ans et marque son autorité en prenant ses distances avec le camp Champagne (celui de sa mère) pour se rapprocher du camp Flandre. Quand meurt Louis VII, le nouveau roi s'arroge tout le pouvoir au détriment de sa mère.

Adèle joue encore un rôle de premier plan en prenant en charge son petit-fils (le futur Louis VIII) quand Philippe-Auguste part en croisade. Son rôle se fait plus effacé par la suite et elle meurt au palais de la Cité en 1206.
 

Isabelle de Hainaut

(1170-1190)




Epouse de Philippe II Auguste (en 1180)

Fille du comte de Hainaut et de Marguerite d'Alsace, Isabelle est aussi la nièce du comte de Flandre. Cette parentèle pousse le jeune Philippe II à porter son choix sur elle. En fin politique, il veut avant tout contrebalancer le pouvoir du puissant parti champenois mené par sa mère. Quand elle est sacrée, Isabelle n'a que dix ans et son époux quinze.

Hélas, Philippe II ne se préoccupe pas beaucoup de cette épouse à laquelle il reproche son manque d'influence auprès de sa famille. Mais Isabelle sait se faire aimer du peuple de Paris et s'entoure d'excellents troubadours. Elle doit faire face à sa belle-mère, la reine Adèle, qui lui reproche de ne pas donner d'héritier mâle au trône.

Préoccupé et déçu par son épouse, le roi lui ordonne de quitter la cour et Isabelle se rebiffe en sortant dans les rues de Paris en tenue de pécheresse. Philippe II veut éviter les faus pas politiques et consent à la garder auprès de lui. Elle lui donne un fils (le futur Louis VIII).

Cette naissance annonce les nombreux succès militaires et politiques de Philippe II, qui devient un des premiers souverains de son temps.

Isabelle s'éteint à l'âge de vingt ans après avoir donné le jour à deux garçons qui ne vivront pas.
 

Ingeburge de Danemark

(1175-1236)



 

Epouse de Philippe II Auguste (en 1193)

Fille de Waldemar le Grand, roi du Danemark et de Sophie de Russie, Ingeburge est une jolie et saine jeune fille. Quand elle débarque à la cour de France, elle ne parle pas la langue mais compte bien trouver sa place aux côtés de ce souverain dont l'Europe a suivi les démêlés conjugaux avec l'infortunée reine Isabelle.

L'incroyable événement se produit le jour du sacre. Le roi regarde la jeune fille et annonce qu'il souhaite qu'elle soit remise aux ambassadeurs danois. Nul ne connait la cause de cette décision (s'agit-il d'un handicap de la reine, d'une cause diplomatique, d'une incompatibilité physique...). Certains affirment que, malgré la beauté de la reine? Philippe n'a pu consommer son mariage parce que la jeune fille est ensorcelée. Toujours est-il qu'Ingeburge refuse de céder : elle ne quittera pas le roi. Philippe II, qui n'est pas homme à se laisser dicter ses décisions, campe sur ses positions et l'envoie au monastère de Saint-Maure-les-Fossés. Un concile dissout le mariage en 1193.

Décidément indomptable, Ingeburge ne se laisse pas faire. Elle envoie une requête au pape qui tente une démarche auprès du roi. Philippe II refuse et le pape casse l'annulation. Dès lors, Philippe-Auguste ne peut pas se remarier. Têtu, le roi convole avec Agnès de Méranie et le  nouveau pape n'hésite pas à frapper le royaume d'interdit. La mort dans l'âme, Philippe doit se séparer d'Agnès et reprendre Ingeburge. Dès lors, le souverain alterne le chaud et le froid en faisant mine d'accepter son union avec la reine danoise avant de la chasser de la cour.

Philippe II poursuit sa politique en réalisant des conquêtes et de grands travaux tandis qu'Ingeburge se morfond dans un donjon où nul ne peut la voir. A la faveur d'un retournement de politique internationale, Philippe II a besoin de l'appui des Danois et Ingeburge rentre en grâce. Cette fois, Philippe II ne la chasse pas, elle demeure à la cour où elle mène une vie de reine. Elle participe même à l'apogée du règne de son époux en étant associée à la victoire de Bouvines.

A la mort de son inconstant mari, la discrète Ingeburge devient reine douairière et mène une vie paisible avant de s'éteindre à Corbeil en 1236.
 

Agnès de Méranie

(1172-1201)



 

Epouse de Philippe II Auguste (en 1196)

La fille de Berchthold IV de Méranie épouse le roi de France malgré l'interdiction que lui a signifiée le Saint-Siège de se remarier.

Prenant la place de l'infortunée Ingeburge, Agnès donne plusieurs enfants au roi : une fille et deux fils. Philippe-Auguste connaît une véritable passion pour la jeune femme qui lui fait oublier ses déboires sentimentaux. Au début, la position du roi paraît tenable mais l'élection du nouveau pape Innocent III vient compliquer les choses.

Le souverain pontife traite Agnès d'intruse, elle n'est selon lui qu'une "femme du dehors". Philippe II doit éloigner Agnès à Poissy et rappeler Ingeburge. Pétrie d'inquiétude pour son avenir, Agnès est encore enceinte dans cette période troublée. A Poissy où elle s'est installée, elle donne naissance à un petit Tristan. Ni la mère ni l'enfant ne survivront à cet accouchement. Le pape consent néanmoins à légitimer les enfants de la pauvre Agnès.

Blanche de Castille

(1188-1252)



Couronnement Louis VIII
 
Epouse de Louis VIII le Lion (en 1200)

Fille d'Alphonse VIII de Castille et petite-fille d'Aliénor d'Aquitaine, Blanche apparaît comme un des plus beaux partis d'Europe. Alors qu'elle n'est encore qu'une enfant, sa grand-mère vient la chercher pour la marier au fils du roi de France.

Très pieuse, Blanche poursuit son apprentissage auprès du prince héritier. Une véritable complicité naît rapidement entre les deux adolescents. Dès 1205, Blanche donne le jour à un premier enfant. Au total, elle en aura onze. A l'époque, Paris s'étend et embellit. Le couple mène une existence calme jusqu'à ce que Philippe II consente enfin à voir son fils guerroyer. Louis remporte une importante victoire contre Jean sans Terre et y acquiert son surnom de "Lion" avec lequel il entrera dans l'histoire. L'ascendance Plantegenêt de Blanche fait rêver la France de répéter l'exploit de Guillaume de Conquérant. Alors qu'il paraissait près du but, Louis doit renonce à son ambition après une défaite contre les troupes anglaises.

Après la mort de Philippe II en 1223, le nouveau couple royal est sacré à Reims. Rapidement, Blanche est confrontée à l'exercice du pouvoir en voyant son époux partir à la guerre. Le roi mène un siège implacable de la ville d'Avignon sous une chaleur difficilement soutenable. Le souverain tombe malade et décède peu après. Blanche se retrouve seule. Mais elle sait rapidement se ressaisir. Son Fils Louis IX est sacré roi, et selon les voeux du roi défunt, c'est l'énergique Blanche qui prend en main les destinées de la France.

La reine démontre une grande habilité en matant les révoltes et notamment celle menée par le comte de Bretagne. Fine  politique, Blanche a l'intelligence de s'appuyer sur la moyenne noblesse tandis que les grands seigneurs cherchent à accroître leur pouvoir au détriment de la couronne.

En France, Blanche fait face avec sévérité à des remous sociaux. Fidèle à la tradition capétienne, elle n'hésite pas à prendre le parti des paysans contre les grands seigneurs. Elle sent les stigmates de la vieillesse mais elle est encore heureuse de gouverner. Toutefois, minée par la fatigue et des problèmes de coeur, elle finit par se retirer à l'abbaye de Mautbuisson où elle meurt peu de temps après, sans avoir revu son fils, à l'âge de soixante-quatre ans.
 

Marguerite de Provence

(1221-1295)



 
Epouse de Louix IX (Saint Louis) (en 1234)

Quand l'énergique Blanche choisit une épouse pour son fils, elle ne laisse rien au hasard. Fille du comte de Provence Raimond-Bérenger V et de Béatrice de Savoie, Marguerite lui paraît être la candidate idéale. Blanche apprécie aussi la différence d'âge de sept ans qui, dans l'immédiat, ne fait pas de la petite princesse une rivale à son pouvoir personnel.

Marguerite est intelligente, joyeuse et très cultivée. Très pieuse, elle est prête à sacrifier les plaisirs personnels pour le bien commun. Si Louis IX ne semble pas au début guère empressé auprès de sa nouvelle épouse, il lui voue pourtant un véritable attachement. Blanche joue son rôle de belle-mère autoritaire, mais elle ne peut reprocher à sa bru de ne pas accomplir son devoir dynastique. Marguerite donne onze enfants au roi, ce qui ne l'empêche pas de quitter Paris et de le suivre pour la croisade.

La reine fait de la cour un lieu raffiné où se conjuguent l'élégance, l'esprit et la poésie. Marguerite tente de faire valoir ses droits sur la Provence. Elle suit l'exemple de sa belle-mère tant décriée en faisant peser son influence sur le prince héritier Philippe. Elle va jusqu'à lui faire signer un serment pour l'obliger à confier le pouvoir à sa mère en cas de mort du roi.

Louis IX se méfie alors de son épouse et ne lui confie pas la régence lorsqu'il part pour la huitième croisade. L'expédition est un désastre. Le roi meurt devant Tunis. Marguerite apprend également la disparition d'un de ses fils, de sa fille, de son gendre et de sa belle-fille dans cette désastreuse aventure.

Dès lors, Marguerite assume une courte régence de fait aux côtés de son fils Philippe III devenu veuf. A l'âge de cinquante ans, elle obtient le douaire que lui avait promis son défunt époux et se consacre à sa gestion. Dès le remariage du nouveau roi, elle décide de se retirer. L'accession au trône de Philippe IV correspond à son retrait de la vie politique.

Infatigable, Marguerite se consacre désormais à la charité et aux bonnes oeuvres. Elle s'installe au couvent des Cordeliers de Saint-Marcel où elle meurt en 1295.
 

Isabelle d'Aragon

(1243-1271)



Gisant
 
Epouse de Philippe III le Hardi (en 1262)

Suite à un traité conclu entre Louis IX de France et Jacques Ier d'Aragon, il est décidé de marier Isabelle au prince héritier de France. Un temps promise au prince Louis, on la destine à son frère Philippe lorsque le premier candidat trépasse, Isabelle a dix-neuf ans.

La jeune femme rayonne et donne naissance à plusieurs enfants dont le futur Philippe IV. De son côté, le prince Philippe paraît écrasé par le poids de sa mère et la personnalité de son père.

En 1270, Louis IX se laisse embarquer dans l'aventure de la huitième croisade. Le roi meurt devant Tunis et Philippe devient Philippe III. Il tombe lui-même malade alors qu'il est proclamé roi de Tunis.

Le nouveau roi paraît surmonter la maladie quand les troupes françaises décident de rentrer au pays. Isabelle est enceinte et fait une mauvaise chute en traversant une rivière. Elle se blesse et accouche d'un enfant qui meurt peu après. Atteinte par la fièvre et accablée par la fatigue, elle s'éteint en 1271 à l'âge de vingt-huit ans.
 

Marie de Brabant

(1260-1321)



 
Epouse de Philippe III Le Hardi (en 1274)

La fille d'Henri III duc de Brabant peut s'enorgueillir d'une excellente éducation lorsqu'elle arrive à la cour de France.

De grande beauté, la nouvelle épouse de Philippe III possède peu de points communs avec son époux. Elle se heurte rapidement au parti de Pierre de la Brosse, le favori du souverain. Pour ne rien arranger, le prince Louis - l'héritier de Philippe - trépasse et de nombreux bruits commencent à courir sur une prétendue culpabilité de la reine. Philippe III est partagé entre plusieurs sentiments, il va jusqu'à menacer sa femme si elle n'avoue pas tout ce qu'elle sait, puis il se ravise et condamne son ancien favori à la pendaison.

La reine mère n'a pas écarté toute velléité de gouverner et un nouvel affrontement se déclare entre la belle-mère et son ambitieuse bru. La vieille Marguerite abandonne la partie. Marie dispose d'une réelle influence, mais elle ne jouera jamais un rôle de premier plan. Face aux débâcles de la politique étrangère de son époux, elle n'a pas l'envergure nécessaire pour infléchir la situation.

Quand Philippe III meurt, Marie n'a encore que vingt-cinq ans. Elle ne se mêle plus de politique mais elle s'occupe de ses enfants et de leurs mariages. Elle passe la fin de sa vie dans un couvent où elle disparaît en 1321. La jeune épouse de Philippe III a eu le temps d'assister aux obsèques de deux autres rois : Philippe V le Bel et Louis X le Hutin.
 

Jeanne de Navarre

(1273-1305)



 
Epouse de Philippe IV le Bel (en 1284)

Fille d'Henri II de Champagne et de Blanche d'Artois, la petite Jeanne est promise au roi d'Angleterre et aux fils du roi d'Aragon avant de faire l'objet d'un marchandage avec le roi de France Philippe III. Elle doit épouser Philippe, le deuxième fils du roi... qui devient héritier du trône à la mort du prince Louis.

Jeanne est élevée à la cour de France et épouse son prince en 1284 à Notre-Dame-de-Paris. Le couple ne manque pas de charme mais n'aura pas le temps de profiter d'une oisiveté toute relative. Philippe III meurt prématurément et Philippe IV montre sur le trône. Jeanne est reine à treize ans. Dès 1289, elle donne naissance à un premier fils. Elle mettra six enfants au monde.

Jeanne assiste son époux dans ses guerres et va jusqu'à prendre la tête des troupes. En 1299, elle accompagne son mari qui part combattre les Flamands. La reine se distingue aussi dans le domaine religieux et fonde le collège de Navarre à Paris.

Philippe IV entre en conflit ouvert avec le pape Boniface VIII. Ce dernier sombre dans la folie et meurt quelques semaines plus tard. La situation politique est donc très tendue quand meurt à son tour la reine Jeanne. Certains vont jusqu'à dire que la mort de la souveraine n'est pas naturelle mais aucune preuve ne peut être donnée.
 

Marguerite de Bourgogne

(Vers 1292-1315)



 
Epouse de Louis X le Hutin (en 1305)

La fille du duc de Bourgogne Robert II est mariée au fils aîné de Philippe le Bel en 1305 à Vernon. La légende et le succès des Rois Maudits se sont emparés du destin de cette jeune femme qui ne donnera qu'une fille à son mari. Marguerite jouit d'un physique agréable et affirme sa personnalité. Louis, adolescent difficile, n'est pas de nature à satisfaire sa jeune épouse.

Mais qu'en est-il de l'aventure avec les frères d'Aunay qui lui sera fatale ? Un fait est avéré : en 1314, Philippe le Bel donne l'ordre d'arrêter ses trois belles-filles, Marguerite, Jeanne et Blanche. Apparemment, la dénonciation est le fait de sa propre belle-sœur, la reine Isabelle d'Angleterre, fille de Philippe le Bel.

Marguerite est détenue à Château-Gaillard, vêtue de bure et mal nourrie. Le sort des supposés amants est encore moins enviable. Ils sont interrogés, torturés et exécutés. D'après les témoins du temps, Marguerite aurait reconnu et regretté le poids de ses fautes. En 1314, elle devient reine mais elle fait figure d'épouse encombrante. Elle meurt, probablement étranglée quelques mois plus tard, scellant de la sorte son tragique destin.
 

Clémence de Hongrie

(Vers 1293-1328)



 
Epouse de Louis X le Hutin (en 1315)

Petite fille de l'empereur Rodolphe Ier du Saint Empire romain germanique, Clémence de Hongrie est une jeune femme particulièrement réputée pour sa beauté. Alors qu'elle est en route pour la France, son bateau chavire. La princesse perd ses bijoux et sa dot dans l'aventure. Elle apprend aussi que la première épouse du roi Louis a été assassinée.

Malgré ces mauvais présages, Clémence épouse le roi en 1315 avant d'être sacrée, quelques mois plus tard à ses côtés, dans la cathédrale de Reims.

Le règne de Louis X est des plus éphémères puisque le monarque s'éteint en 1316 d'une mystérieuse maladie dans laquelle certains voient un empoisonnement. Clémence est enceinte alors que les complots se trament pour préparer la succession. Le 15 novembre 1316, Clémence donne le jour à un fils prénommé Jean. Le bébé devient dès lors Jean Ier, dit le Posthume. Le pauvre enfant ne vit que quatre jours et à nouveau les soupçons se multiplient. S'agit-il d'une mort naturelle ou d'un assassinat. Alors que certains voudraient voir le trône passer entre les mains de Jeanne (la fille de Marguerite de Bourgogne et de Louis X), le frère du roi défunt, Philippe, réussit à se faire couronner à Reims. Avec prudence, Clémence quitte la cour et prend le voile dans un couvent d'Aix-en-Provence.

Elle revient plus tard à Paris où elle assiste aux disparitions de ses deux beaux-frères. Elle disparaît à son tour en 1328, âgée de trente-cinq ans.
 

Jeanne de Bourgogne

(Vers 1291-1330)



 
Epouse de Philippe V le Long (en 1307)

Fille d'Othon IV comte de Bourgogne et de Mahaut d'Artois, Jeanne épouse le deuxième fils de Philippe IV conformément aux plans matrimoniaux et territoriaux du roi de France.

Le prince Philippe est probablement le plus intelligent des enfants de Philippe le Bel. Au début, le couple paraît bien s'entendre, mais tout bascule lorsque survient l'affaire de 1314.

Jeanne est enfermée à la forteresse de Dourdan où elle n'a de cesse de crier son innocence. Aidée par sa mère, l'énergique Mahaut, elle va jusqu'à demander de subir le jugement de Dieu et se distingue par une combativité extrême. Probablement Jeanne bénéficie-t-elle aussi de l'affection de son époux ; toujours est-il qu'elle finit par être innocentée de l'accusation d'adultère.

Jeanne devient donc reine en 1317. Elle donne plusieurs enfants à son époux mais pas de garçon... Philippe, qui était monté sur le trône en déniant aux femmes le droit de régner, peut difficilement faire modifier la loi qu'il a lui-même appelée de ses vœux. Jeanne fonde le collège de Bourgogne à Paris.

Une fois encore, le sort s'acharne sur la dynastie et Philippe succombe à une terrible dysenterie en 1322. Devenue veuve, Jeanne se consacre à la protection des arts et des érudits. Elle meurt huit ans plus tard lors d'un voyage en Artois.
 

Blanche de Bourgogne

(Vers 1294-1326)

  Epouse de Charles IV le Bel (en 1308)

Conformément au traité de Longchamp, Blanche épouse Charles, le plus jeune des fils de Philippe le Bel. La nature a doté le prince d'un physique agréable mais il est loin d'être un jeune homme brillant. L'histoire rapporte que les premières années de leur mariage sont marquées par la joie de vivre et l'insouciance.

Néanmoins, Blanche tombe aussi dans le piège de l'affaire de 1314 et prend le chemin de la terrible geôle de Château-Gaillard. Charles demande l'annulation du mariage mais sans succès. Blanche passe de longues années dans sa prison, assistant aux disparitions de Philippe IV, de Louis X et de son épouse Marguerite et bientôt de Philippe V. C'est dès lors son époux qui devient roi de France sous le om de Charles IV.

Blanche espère un instant sortir de sa prison pour être sacrée aux côtés de son époux. Mais le nouveau souverain refuse avec obstination. Le pape finit par accepter la dissolution de l'union et Blanche prend le voile à l'abbaye de Maubuisson. Elle meurt en 1325, âgée de trente-deux ans.
 

Marie de Luxembourg

(Vers 1305-1324)



 
Epouse de Charles IV le Bel (en 1322)

Fille de l'empereur d'Allemagne, Marie de Luxembourg apporte de sérieuses garanties au roi de France sur la défense de ses frontières de l'Est. Marie épouse le roi Charles IV qui a réussi à faire dissoudre son mariage avec la sulfureuse Blanche de Bourgogne.

Marie commence par donner une fille au roi puis tombe à nouveau enceinte. Hélas, l'étrange "malédiction" qui touche les héritiers de Philippe le Bel se poursuit. A l'occasion d'un voyage, la voiture qui transporte la reine se renverse. Marie survit à l'accident mais elle met au monde prématurément un fils qui meurt rapidement. Quelques mois plus tard, c'est au tour de Marie de le suivre dans la tombe.
 

Jeanne d'Evreux

(Vers 1307-1371)



Gisant
 
Epouse de Charles IV le Bel (en 1325)

Petite-fille de Philippe III, Jeanne d'Evreux est la cousine germaine du roi de France. Cette proche parenté n'empêche pas le pape Jean XXII de permettre le mariage. En 1325, Jeanne devient la troisième épouse de Charles IV qui n'a toujours pas d'héritier mâle. Elle commence par donner deux filles au roi avant de tomber une troisième fois enceinte. Charles ne connaîtra jamais le sexe de l'enfant puisqu'il meurt avant la naissance. L'histoire semble se répéter et la grossesse de la reine veuve rappelle les mois qui suivirent la mort de Louis X.

Mais, cette fois, à l'issue de la grossesse, c'est à nouveau une fille qui voit le jour. Le royaume de France ne pouvant être confié à des filles, les barons se réunissent pour déterminer qui héritera de la couronne. Le choix se porte finalement sur Philippe de Valois, cousin germain des derniers souverains par un ancêtre commun, le roi Philippe III.

Jeanne d'Evreux n'a plus rien à faire à la cour. Elle s'efface mais, contrairement aux reines qui l'ont précédée, elle vit longtemps, dépassant la soixantaine et s'éteint à Brie-Comte-Robert en 1371.