Vème République

Alain Poher - du 20/4 au 20/6/1969 et du 2/4 au 19/5/1974

Il préside le Sénat du 3 octobre 1968 au 1er octobre 1992.

Il est également Président de la République par intérim à deux occasions, une première fois du 28 avril au 19 juin 1969 après la démission de Charles de Gaulle. Candidat à cette occasion à l'élection présidentielle de 1969, il est battu au second tour par Georges Pompidou. Poher est soutenu par la droite non gaulliste et les socialistes. Il exerce l'intérim une seconde fois du 2 avril au 24 mai 1974 après la mort de Georges Pompidou et avant l'élection de Valéry Giscard d'Estaing.

Pendant toute sa vie, Alain Poher manifeste de très fortes convictions européennes. Il tente de convaincre de Gaulle de renoncer au référendum sur la réforme du Sénat en 1969. Il saisit le Conseil constitutionnel qui annule le projet de loi sur la liberté d'association de Raymond Marcellin et René Pleven en 1971.

Il profite de son second intérim pour déposer les instruments de ratification de la Convention européenne des droits de l'homme. Cette convention signée par la France en 1950, n'avait jamais été ratifiée par le pouvoir gaulliste. C'est avec conviction en mémoire de son mentor, Robert Schuman, qu'Alain Poher a ratifié, en qualité de Président de la République par intérim, la convention européenne des droits de l'Homme. Il viendra symboliquement en témoigner lors des 25 ans du Conseil de l'Europe le 6 mai 1974.

Il veille à la régularité des opérations électorales de 1974 dans la France d'outre-mer qui pouvait jouer un rôle décisif pour départager Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand.

Il préside les cérémonies marquant le centenaire du Sénat en 1975. Avec la gauche au pouvoir dès 1981, il s'efforce au dialogue mais en 1984, il rejette la révision constitutionnelle sur les libertés proposée par Laurent Fabius.