IIIème République
Paul Deschanel du 18/2 au 22/9/1920
Le Tigre, malgré ses 79 printemps, entend finir sa carrière en occupant le poste le plus élevé de la République : celui de président. Mais d'une part il mesure mal la conjoncture et d'autre part sous-estime la haine accumulée contre lui chez les parlementaires qu'il n'a cessé d'humilier. Enfin, il tient pour négligeable la candidature de Deschanel, un homme de valeur.Clémenceau commet des erreurs. Bien sûr, il s'est attiré la haine des amis de Caillaux et de Malvy, en les faisant arrêter, des proches de Doumer qu'il a fait battre par Fallières, celle de Poincaré qu'il n'a cessé d'humilier depuis novembre 1917, enfin de nombreux députés et sénateurs, rebutés par son âge avancé et son autoritarisme.
Aussi la candidature de Paul Deschanel, président de la Chambre des députés, membre de l'Académie française et de celle des Sciences morales et politiques, attire-t-elle de nombreux soutiens. On sait l'homme brillant, fin connaisseur de l'administration et déterminé (c'est la quatrième fois qu'il se présente à une élection présidentielle). Le 16 janvier 1920, lors du vote préparatoire des députés et sénateurs républicains, Deschanel est élu.
Frappé dès mai 1920 par le syndrome d'Elpenor, qui provoque de graves troubles de comportement, Paul Deschanel, malgré un séjour en maison de repos, ne parvient pas à assumer sa fonction. Or la situation est difficile : en mars, les mineurs sont entrés en grêve, le 1er Mai a été marqué par des manifestations sanglantes (700 morts et blessés), enfin le Sénat américain a refusé la ratification du traité fondant la SDN.
Le 21 septembre, le président du Conseil Millerand, est amené à demander à Paul Deschanel de signer sa lettre de démission : il y consent...