IIIème République

Armand Fallières de 1906 à 1913
Il bat de peu Paul Doumer
Président du Sénat, Armand Fallières ne parvient à l'emporter que grâce à l'appui de Clémenceau. Ce dernier reproche à Doumer de ne plus soutenir la réforme de l'impôt sur le revenu, mais aussi d'avoir favorisé la chute de Combes début 1905. Par ailleurs, il négocie avec Fallières, au cours d'une séance restée célèbre, le poste de ministre de l'Intérieur. Alors que Fallières lui fait apporter un plateau de rafraîchissements et lui demande : "Lequel prenez-vous ?", Clémenceau répond sans se démonter : "Je prends l'Intérieur".
Le 18 janvier 1906, Fallières l'emporte difficilement.

Clémenceau au pouvoir
Ministre de l'Intérieur début 1906, puis président du Conseil à partir du 25 octobre jusqu'en juillet 1909, Clémenceau doit faire face à de graves crises sociales : il y montre une grande fermeté. Devenu "premier flic de France", il affronte le syndicalisme révolutionnaire. Clémenceau n'hésite pas à envoyer la troupe, et le parti radical devient l'adversaire du monde ouvrier, préférant la négociation à la lutte des classes. Il renforce la surveillance des syndicalistes et des anarchistes. Sa "rousse" met en place un fichier central et dispose d'un corps de policiers spécialisés et même de mouchards...

Ce bon "Moussou" Fallières
Né à Mézin, dans le Lot-et-Garonne, amoureux de sa terre du Loupillon et de son bon petit vin, Fallières est un homme simple, bien qu'il ait parcouru tout le cursus politique de la République : ministre à de nombreuses reprises (huit fois), en particulier de l'instruction publique dans le cabinet de Ferry de 1883, président du Conseil en 1883, sénateur en 1890, président du Conseil général du Lot-et-Garonne, enfin président du Sénat, avant son élection à la présidence de la République en 1906.

Vivant comme un petit bourgeois avec son épouse, réputée pour sa pingrerie (elle a congédié le chef des cuisines de l'Elysée et l'a remplacé par sa brave cuisinière venue du Loupillon), et sa fille Alice, Fallières effectue une petite promenade tous les matins sur les Champs-Elysées, ce qui ravit les badauds. D'ailleurs, on peut voir ses gilets sécher sur des cordes dans les jardins de l'Elysée. Cela ne l'empêche pas d'avoir beaucoup de finesse, même s'il n'aime ni l'automobile, trop moderne pour lui, ni la peinture moderne et la sculpture, auxquelles il ne comprend goutte. Ce personnage haut en couleur aurait, raconte-t-on, faisant visiter l'Elysée à Poincaré qui lui succédait, ouvert la porte de la salle de bains en affirmant qu'il ne s'en était jamais servir en sept ans...

Il quitte l'Elysée, en 1913, ravi d'aller cultiver sa vigne...