Des architectes extraordinaires...

Pour honorer leurs dieux et leurs pharaons, les Egyptiens veulent des temples et des tombeaux indestructibles. Il faut, pour cela, des blocs de pierre. Leur recherche est parfois conduite comme une expédition militaire. Ainsi, Ramsès IV mobilise près de 10 000 hommes pour aller cherche de la pierre de Bekhen. Un grand prêtre d'Amon l'accompagne, entouré de vingt scribes et d'un important état major. Outre 5 000 soldats, employés comme manoeuvres, des quantités de fonctionnaires, de prêtres, d'écuyers, et même des pêcheurs chargés de ravitailler la troupe, font partie de l'expédition ; 130 carriers et tailleurs de pierre choisissent et détachent les blocs qui serviront à la construction du temple et à la création des statues.

A la force des bras, les blocs sont détaillés un à un, évacués par bateaux, sur le Nil et charriés sur des rondins de bois ou des traîneaux.

En dehors des temples et des tombeaux, les Egyptiens construisent pour les pharaons et les hauts dignitaires de somptueux palais. Ces édifices peuvent comporter un étage. Au centre de la façade du palais de El Amarna, du côté de la rue, s'ouvre le "balcon aux royales apparitions", qui communique avec l'appartement du pharaon. Pour la fête d'Amon, le souverain s'y montre à la foule, en compagnie de la reine. Ce balcon, richement décoré, est précédé de quatre colonnes en forme de papyrus, surmontant une corniche de trois étages.

L'intérieur du palais comprend des cours à péristyles, des salles à colonnes peintes ou sculptées, des chambres, des salles de bain. De vastes jardins agrémentent palais et riches maisons particulières.

 

A mesure que la construction s'élevait, on accumulait de la terre tout autour. Grâce à ce procédé et à un système de rampes, il était possible de mettre en place les blocs de pierre que les artistes pourront peindre et sculpter. La terre sera ensuite déblayée au fur et à mesure.

 

Cette maison de l'Ancien Empire est en bois et en roseaux. Subtilement décorée, elle compte une solide charpente. Plus tard, quand ils construiront en brique ou en pierre, les Egyptiens garderont l'esprit de ces constructions primitives.

 

Une maison d'ouvriers au Nouvel Empire : 1) Rue ; 2) Salle de réception ; 3) Salle de séjour ; 4) Cave ; 5) Chambre ; 6) Escalier vers la terrasse ; 8) Cuisine ; 8) Mur d'enceinte ; 9) Toits en terrasse ; A) Niche ; B) Divan ; C) Pétrin ; D) Mortier ; E) Four ; F) "Laraire" ; G) Lit ou banc

 

Cette pierre - du granit d'Assouan - a été percée de trous dans lesquels on a fiché des coins de bois. Une fois arrosé, le bois se dilate et la roche éclate. On peut ainsi détacher le bloc pour le transporter jusqu'au chantier de construction.

 

Cinq hommes travaillent sur ce bloc pour lui donner les dimensions et la forme voulue par l'architecte. L'un d'entre eux mesure la hauteur, les autres vérifient le parallélisme. Au mailler et au ciseau, on enlève les aspérités du granit.

 

Les colonnes des temples égyptiens. De gauche à droite : la colonne protodorique ; la colonne palmiforme ; la colonne lotiforme ; la colonne papyriforme ; la colonne campaniforme et la colonne hatorique ornée de la tête de la déesse Hathor à oreille de vache.