Sur le Nil, trafic intense...

Seul l'homme de barre travaille ; les rameurs sont au repos. La barque descend le Nil, poussée par le vent ; elle revient de Nubie. La grande voile rectangulaire, plus large que haute, entraîne l'équipage vers le Delta. On aperçoit un petit singe à bord.

A la proue, le pilote sonde le lit du fleuve avec une perche pour éviter toute surprise ; ainsi les rochers tranchants qui fendraient la coque fragile, ou les bancs de sable sournois. Quand le vent tombe, les rameurs se mettent à l'ouvrage ; le capitaine se hisse alors sur la cabine pour crier ses ordres. La cabine, au centre de l'embarcation, permet aux voyageurs d'échapper au soleil implacable et de dormir. Ce type de bateau comporte parfois des boxes pour les chevaux, lorsqu'on transporte un noble qui part pour la chasse, ou des soldats en expédition.

De lourd convois d'embarcations marchandes, chargées à ras bord, circulent en permanence sur le Nil. Construites en bois résistant, ces grandes barques à fond plat sont en mesure de transporter des statues colossales ou des blocs de marbre. L'équipage est nourri à bord ; dans les cabines, on peut dépecer un bœuf entier et entreposer des jarres de bière. Pour remonter le fleuve, on utilise généralement le halage.

Les bateaux de haute mer permettent de toucher les côtes de Syrie, où l'on trouve le bois nécessaire à la construction navale, ou les rivages des Somalis que les Egyptiens appellent le pays de Pount. Pour le passage de ces embarcations, les pharaons ont fait creuser un canal entre la mer Rouge et la Méditerranée. Ces navires ont des rames de poupe servant de gouvernail et une voile carrée à mât unique ou à mât double.

Les Egyptiens se battent peu sur mer ; leurs navires servent au commerce ou au transport des troupes.

 

Au fil du Nil

 

Quatre types de bateaux égyptiens : 1) Bateau de charge pour le transport du bétail ou des céréales ; 2) Voilier de l'Ancien Empire, à voire carrée et double mât ; 3) Barque de procession ou de pèlerinage du Nouvel Empire ; 4) Embarcation servant au transport des statues et des obélisques : elle est remorquée par de nombreuses barques.

 

On embarque des peaux, de l'ivoire, des arbustes à encens, de l'or, des singes, dans le pays de Pount (Côtes de Somalis). Ce large bateau de commerce assure le transport. Il est gréé d'une grande voile carrée, solidement fixée au mât par quatre filins et dispose d'un équipage de rameurs.

 

Les pharaons envoient souvent des bateaux sur les côtes de Syrie pour entretenir des liens commerciaux ou lancer des expéditions militaires. Lorsque c'est le calme plat, on abat le mât, la voie est détachée, rangée et l'équipage se met à la rame. Les yeux peints à l'avant du navire sont destinés à le protéger contre le mauvais sort.